Texte seul. J’écris pour ne pas penser. J’écris pour me purger. J’écris pour ne pas tomber dans le vide. J’écris pour me sentir mieux. Juste écrire, pas forcément dire quelque chose. Juste bouger ses doigts. Taper sur ce clavier. Je l’ai tellement fait. Des milliers d’heures sans autre but que taper. Ecouter de la musique, et taper, souvent, mais parfois, écouter le silence, et taper. Juste taper. Ejecter de la ligne. Juste. Parfois des formes émergent, parfois non. Force brute, loi des grands nombre : quelque chose finit par émerger. Le lecteur en fait les frais, peut-être, mais ce qui compte c’est le chemin, pas le but. Essaie de suivre. Reste concentré. Ne perd pas le fil. Aies confiance : abandonne toi. Ca fait du bien. C’est juste comme ça que tu grandis.
J’ai toujours du temps de libre, mais chaque fois minuté. Pour ne pas perdre une seconde, je dois être explosif. Partir comme une fusée. Je dois mettre en place des rampes de lancement. Façonner mon environnement de sorte que la mise en action soit facilitée. Toujours se faciliter la vie, c’est une sorte de sorcier qui m’a dit ça. C’est le secret d’une vie épanouie : ne pas se mettre de barrière, de frein, c’est assez dur comme ça. Que l’immatériel se matérialise sans contrainte. Finis les intermédiaires, finis les outils trop lourds, les projets trop alambiqués : juste que ça coule, putain, merde, bite.
Cette date est importante. Je fais le serment de toujours toujours avancer. Plus de voile, plus de filtre, plus de branlette, plus de bullshit, je veux juste croître et fleurir, plus vite, plus haut. Devenir un bel arbre, une cathédrale, c’est mon but. Devenir l’art, c’est à dire, devenir l’empreinte de dieu. Sans idée préconçue : pas de plan autre que ce qui émerge de l’inconscient.
Je rends publique cette écriture exutoire pour la première fois. Je me dévoile parce que pourquoi attendre. L’art se fait aujourd’hui, le monde est mon tuteur. Laisse moi m’enrouler autour de toi. Je serai ta coquille. Une fois que tu seras mort, je manifesterai ton existence passée. Je te porterai dans la nuit des temps.