Cette fois on va tenter une expérience originale puisque je vais parler d’un disque dont je ne sais rien. Il commence comme un truc des années 80 comme il a dû s’en faire des millions, une batterie survitaminée un peu disco, une basse quasiment synthétique, une guitare sèche plutôt sinistre, quelques notes de piano, un chanteur romantique. On n’est pas encore chez les Smiths, plutôt du côté d’Echo & The Bunnymen, mais je dois dire que c’est pas trop ma spécialité. Pour l’instant c’est assez nul. Il parle de l’Europe après la pluie. J’ai l’impression qu’il est américain. Ouai les américains qui parlent d’Europe sont un peu drôles souvent. Ce que j’aime pas dans cette première chanson c’est qu’il n’y a vraiment rien d’original ou de surprenant, et la sérieusement les mecs, la basse est vraiment moche. La fin du morceau est une coda instrumentale inintéressante avec un solo sans rien d’extraordinaire. À la limite ça peut passer dans une soirée dansante à thème sur les années 80 mais tellement de trucs bien on été sortis à cette époque, même dans ce genre précis.
La deuxième chanson dégaine la guitare électrique et le synthé avec arpégiateur. Le chanteur est un peu plus énervé, il y a pas mal de délai sur sa voix. La guitare balance des petites trilles à la fin de chaque mesure, c’est pas très beau. Il y a un pont qui trahit la propension au kitsch de ces mecs. Ah non c’était une sorte de refrain sans parole. Mais de quoi il parle? Le titre c’est “Systems Of Romance”. C’est aussi le refrain. Je me demande bien ce qu’ils veulent dire par là. Est-ce qu’ils essaient de décomposer une histoire d’amour de manière scientifique, comme une sorte d’autopsie? Ce serait donc pas si romantique que ça. En tout cas ça parle d’amour.
Le troisième morceau, When I was a man and you were a woman. Bof encore ces trucs agaçants à la guitare filtrée. C’est hyper agaçant. Sur ce morceau il y a des nappes synthétiques aériennes grandiloquentes. Ça me rappelle surtout la musique cheap des films de zombie de Peter Jackson. Bref. Ça a vraiment mal vieilli, je me demande si c’était branché comme musique à l’époque, et qui écoutait ça. Des mecs avec des costumes fluo, des épaulettes d’un mètre de large, des cheveux frisés, ce genre de choses. C’est marrant comme ça a mal vieilli tout ça. Je me verrais très bien m’habiller comme dans les années 40, 50, 60, 70. Mais les années 80 par contre… Dans la chambre de ma meuf il y avait un poster de David Bowie des 80’s. Une horreur, ces épaulettes, ce pantalon trop large mais trop court, cette coupe de cheveux, et la couleur du costume quoi… Le pauvre, il doit le regretter aujourd’hui. Tiens d’ailleurs je me demande où il en est, ça fait longtemps qu’on l’a pas entendu, il parait qu’il est malade. C’est un mec que j’apprécie. Je suis pas fan de toute sa musique, avec les années 80 il est devenu un peu has been à ce niveau là, mais j’aime bien sa façon de penser, son côté un peu intello mais pas trop, et ses goûts musicaux. Il était rédacteur en chef de Rock & Folk sur un numéro, et je me rappelle qu’il disait qu’il avait adoré the Sophtware Slump de Grandaddy. Et je le respecte beaucoup pour ça. Je respecte les gens qui ont du goût.
Bon revenons à John Foxx. C’est toujours aussi nul mais là on est quand même un cran en dessous, ou en dessus ça dépend. La chanson, la cinquième, s’appelle Pater Noster. C’est encore un truc GRANDILOQUENT, mais cette fois avec une connotation religieuse. Imaginez une messe avec de la musique kitsh des années 80, les paroles mélangées latin / anglais… Et une mélodie jouée au synthé d’une nullité abyssale. C’est fou, comment ils ont pu faire un truc pareil??
La suite s’appelle Night Suit, c’est vachement mieux. Pour le coup, ça me rappelle un peu Bowie, période Scary Monsters. En plus nul, mais bon. Le travail sur le son de la guitare est cette fois assez intéressant, avec un pitch shifter à différentes hauteurs…. Toujours ces pads de synthé un peu cheap mais c’est bon, j’ai accepté maintenant, je ne suis plus dans le rejet total. La basse est pas mal groovy et elle a un joli son assez rond. Je suis de manière générale très sensible au son de la basse. C’est un instrument magnifique la basse, qui mêle très basses fréquences et aigus claquants. C’est puissant et subtil en même temps. Ça fait danser les filles, et ça peut aussi faire vibrer les intestins. Je kiffe.
You were there, le morceau suivant. Encore une batterie disco, des nappes de synthé moches, un peu lugubres, un piano qui sert à rien, une guitare qui joue du rock mou et un chanteur romantique qui se prend pour un bogoss torturé. J’imagine que c’est lui John Foxx ; pour de plus amples renseignements à son sujet je vous renvoie à wikipedia ou de vraies chroniques sérieuses écrites par des journalistes.
Bon j’hésite à parler de la fin du disque, il reste trois morceaux et bon, c’est assez pénible. Le huitième s’appelle Fusion/Fission, encore une chanson disco rock romantique avec vibrato dans la voix et synthés moches. En soi ça me dérange pas les synthés moches, Ariel pink et sa meuf Geneva Jacuzzi, par exemple, ils ne font que ça, et pourtant ça tue. Non je crois que le principal problème de John Foxx c’est que c’est un mauvais songwritter doublé d’un performer médiocre. Il utilisait les outils de l’époque, des sons kitsh qu’on pardonne par ailleurs. Par exemple chez New Order. Mais les MELODIES. Ça c’est intemporel, et en l’occurence, elles craignent. Rien de mémorable, juste une succession d’accords très banale, un art pas très maîtrisé du contrepoint, enfin si, c’est toujours dans le ton, pas de problème, mais trop évident. Et interprété sans folie, sans excès, sans fureur. En costard. Tiens je me demande si le héros de American Psycho, Patrick Bateman, aurait aimé ce disque. Peut-être qu’il en parle dans le bouquin. Mhh non, pas assez connu. Faudrait que j’envoie un courrier à Bret Easton Ellis pour lui demander.
Bon pour être franc, il y a un léger mieux vers la fin du disques, les deux derniers morceaux. Le neuvième est un peu plus énergique que le reste, dans la même veine post punk dansante. Le dernier morceau s’appelle the garden. Je sais pas si il parle du jardin d’Eden. Ça serait une autre référence religieuse. Ça me plait bien ça. Il parle d’une Lumière. J’ai la flemme d’écouter les paroles. La musique est très athmosphérique, pratiquement pas de batterie, que des nappes de synthé, un peu kitshouille forcément, mais la mélodie me rappelle vaguement des trucs de Dead Can Dance. Ça me titille agréablement. C’est très évocateur quoi. Ça fait travailler l’imagination, ça offre un échappatoire. J’imagine un jardin avec un cimetière, des arbres, un peu de brouillard, et des gens habillés en noir qui sont tristes et qui pleurent en buvant quelque breuvage médiéval tombé en désuétude. Bah. C’est merdique, mais au moins pendant ce temps je me concentre moins sur la musique. Ah et ça finit avec des chants d’oiseaux. Quoi c’est parce que ça se passe dans un jardin?? HAHA. Trop facile. À l’image de ce disque. On oublie. Mais enfin si vous êtes du genre à jouer à des jeux de rôle de geeks avec vos copains moches en écoutant de la musique athmosphérique ringarde, pensez à ce morceau.
Conclusion : je comprends pourquoi certains disques n’ont jamais été réédités en cd, et je pense que celui là aurait dû en faire partie. Si vous me croyez pas, écoutez-le et on en reparle après.
Bon voilà à plus.
(PS : En fait le gars est anglais et il faisait partie d’Ultravox. Super)