The Weeknd – Echoes Of Silence (2011)

Salut alors ce soir on va parler d’un disque d’un mec que j’aime bien qui est né en 1990 et qui est le gars le plus talentueux depuis Mickael Jackson, d’après un critique musical bien installé et gagnant confortablement sa vie. J’ai nommé THE WEEKND (il manque un e, c’est une coquetterie de hipster, c’est comme les noms de groupes avec des majuscules et des minuscules réparties au hasard ou presque, pour faire style, bref). Il est canadien, d’origine Éthiopienne, il s’appelle Abel Tesfaye (mais au début, l’année dernière, on le savait pas) et il est sacrément jeune c’est même un peu énervant quand on essaie soi même de faire de la musique. 1990 ça fait quoi… 21 ans? GRR remarque à 21 ans je faisais des trucs pas mal je crois et puis c’était pas la même époque il y avait pas tous ces logiciels pour faire de la musique et tout. Maintenant il suffit de télécharger une version pirate d’Ableton Live version 8 et t’as un studio pro avec des instruments de ouf, et le micro intégré à ton macbook de hipster suffit largement pour enregistrer les voix, le résultat est tout à fait potable. Bref. 

Bon ce nouveau disque donc, le troisième en un an. Sorti uniquement en digital je crois. HA il sort pas de vrais disques. Non je suis pas jaloux. Alors pour résumer c’est du R’n’B assez mélancolique avec une production plutôt originale. C’est clair qu’il a pas les moyens de Timbaland et compagnie mais on peut pas dire que ça soit vraiment cheap. C’est réellement ORIGINAL. L’originalité, un concept qui avait un peu disparu du milieu depuis les Neptunes, non? Je suis pas un expert non plus, mais bon dans ce que j’ai entendu dernièrement, il y a que des trucs qui auraient pu être enregistrés il y a deux ou trois ans, une éternité quoi. Alors ce Echoes of Silence commence comme un truc de Mickael Jackson. C’est dingue d’ailleurs à quel point ça ressemble à Mickael Jackson. C’est surprenant. Mais Mickael Jackson hipster, donc avec un peu de barbe, et triste. Sa copine l’a largué. Ce qui veut dire au passage qu’il a une sexualité, contrairement au vrai. Je sais pas vous mais pour moi ça le rend un peu plus sympathique. 

D’habitude je décris les morceaux en temps réel mais là j’ai perdu pas mal de temps à faire une introduction on en est déjà au quatrième morceau. Celui là est un peu plus classique je verrais même Justin Timberlake ou Justin Bieber chanter ça (deux Justin, deux générations). Enfin ça serait plutôt pas mal pour du Timberlake, mais pas irréaliste non plus. Il y a une guitare électrique qui joue deux ou trois accords saturés. C’est un truc que j’aime bien chez ce mec, il met de la guitare électrique en son clair ou saturé, ça dépend, dans ses instrus arenbi. Ça change. Il y avait ça sur le dernier disque de Beyoncé, résultat je l’ai mis dans mon top 10 de 2011. J’aime vraiment ça. Bon c’est quand même un genre de musique dont je ne maitrise pas *tous* les codes. Ça me demande un certain effort d’analyse et du coup je kiffe un peu moins que quand j’écoute les Spacemen 3 ou Sunn O))). Mais je kiffe un peu quand même et surtout la petite voix intelligente dans ma tête me dit que c’est bien. A la fin de ce quatrième morceau il y a une partie avec orgue + phaser, boite à rythme saturée limite indus, et plusieurs couches de voix. C’est beau. Je suis un peu limité au niveau des paroles mais je suis sûr que ça parle de meufs. 

Le morceau d’après est étonnant et quand je dis étonnant, je veux dire bizarre. C’est un truc de r’n’b encore, mais un peu plus rapide, inquiétant, avec un effet incroyable sur la voix : un pitch shifter qui évolue, la voix commence très grave, puis de plus en plus aigüe, et après ça redescend etc… J’imagine que c’est une représentation imagée de ce que le gars raconte dans ses lyrics. Genre il parle d’une relation qui a des hauts et des bas, ou un truc de ce genre. Bon si vous êtes sages à la fin du disque j’irai chercher les paroles sur Google pour donner un peu plus de détails. En tout cas, nous sommes à la moitié du disque et je le trouve de facture beaucoup plus classique, au moins en apparence, que les deux précédents. En apparence parce que voilà, quand on gratte un peu on tombe sur des détails bizarres comme cette histoire de voix pitchée. 

Le 6e morceau commence avec une ligne de basse saturée avec effet téléphone, puis ça démarre en instru plutôt coolos, tranquille, des petites notes brèves de cordes pincées avec du délai, et puis un chant r’n’b classique, un refrain en choeurs plutôt pas très surprenant. C’est quand même encore assez triste. Il doit être triste ce mec. Je sais pas si c’est le nouveau Mickael Jackson mais je le vois mal faire We Are The World en tout cas. Lui à la place il aurait fait une chanson atrocement triste sur un petit africain qui est en train de mourir de faim dans sa case parce que sa mère est morte du SIDA et personne s’en est aperçu au village parce que la famine a monté tous les habitants les uns contre les autres. HOrrible quoi. Non franchement ce troisième disque de Weeknd est triste.

Tiens enfin un truc marrant entre le 6e et le 7e morceau, un black avec un accent du ghetto pas possible qui parle d’aller dans un strip club etc… Rigolo. La musique qui vient n’est pas triste pour une fois. Elle est assez sexy. Ça parle de baby, et de money. Mhhh… Ça s’appelle the Fall. Le gars “feel so good” et j’ai l’impression que c’est la première fois depuis le début du disque. QUOI il aurait enfin oublié son ex??? ENFIN! Je suis content pour lui. Héhé j’ai l’impression que je me perds en conjectures. J’en sais rien en fait. En tout cas je verrais bien une strip teaseuse faire un lap dance sur cette chanson. Carrément. C’est vraiment hyper sexy. Les filles si vous prévoyez de faire un cadeau coquin à votre mari/copain/amant pour la prochaine saint valentin, prenez des cours de lap dance et le jour J mettez The Fall des Weeknds dans votre sono ça va faire son petit effet. 

Il y a un truc qu’il faut expliquer avec ce disque. Les instrus sont vraiment originales. On peut, en général, situer facilement un morceau de musique “électronique” dans le temps. Et dans le lot je mets aussi les productions hip hop / r’nb parce qu’elles aussi utilisent principalement des outils électroniques / informatiques. C’est un domaine qui évolue vite et c’est pas seulement une question de mode, c’est aussi lié à l’évolution des technologies. On s’en rend compte quand on utilise un peu ces trucs depuis plusieurs années. MAIS MAIS MAIS avec The Weeknd c’est compliqué, ça a vraiment l’air d’avoir été produit il y a longtemps. Peu d’effets, des sons peu travaillés, bruts, des patterns rythmiques assez simples et qui évoluent pas énormément… Avec ces musiques, c’est un peu la surenchère d’effets, il y a aussi de la virtuosité dans les musiques électroniques, et sans chercher du côté de Warp, Aphex Twin et compagnie, on tombe souvent sur de la branlette de DJ, trop de fioritures inutiles, d’effets qui masquent la faiblesse des compositions. Là c’est vraiment brut, sans être CHEAP. C’est pas contradictoire, et c’est aussi ça qui est intéressant chez ce mec. Ça fait pas doucement rigoler comme quand on réécoute une quelconque production des années 90. Par exemple, Fatboy Slim ou Dig Your Own Hole des Chemical Brothers. Là c’est du solide. Je me demande comment ça va évoluer, si le succès ne va pas le faire aller vers des productions plus modernes, plus musclées… 

Bon voilà qu’on arrive à la fin et au morceau de bravoure du disque. Pour décrire en deux mots : deux accords de piano plein de reverb, très tristes, et le gars qui chante en falsetto par dessus, c’est triste, beau, calme. Celui là je pense que je vais me le repasser une fois ou deux, au moins pour savoir précisément de quoi il parle. C’est clairement mon morceau préféré de ce disque, et de loin. Écoutez-le ça vaut vraiment le coup. Putain les mecs c’est hyper beau. ÇA me fait le coup à chaque disque de ce mec, à chaque fois une putain de pépite que je me repasse en boucle. Celle là donne des frissons. C’est exactement le genre de trucs piano voix dont est incapable cette andouille d’Adèle… Bon voilà c’est tout je vous laisse sur ces belles paroles. À plus…

Talk to me baby
Tell me what you’re feeling
You say you don’t need to go
Don’t you pretend you didn’t know

I wanted this forever
Girl I saw it in your eyes
And baby I can read your mind
And expectations were not insight

You knew that talking dirty to me on the floor would get me here
Cause we both wanted to do this but I could tell that you were scared
Cause you thought there was more to us but you knew how this would end
It’s gonna end how you expected girl you’re such a masochist and I ask why

And you reply
I like the thrill
Nothing’s gonna make me feel this real
So baby don’t go home
I don’t wanna spend tonight alone

Baby please
Would you end your night with me
Don’t you leave me all behind
Don’t you leave my little life

No no no no no