Run DMT – Dreams (2011)

Ouinnnnoueeeeeeiiiiiiieeeeeeeeeeeeiiiiiiiiiiiiiiiiiiivouuuuivouuuuivouuiiiiifffaaaahe-eeeeeehiiiiiaaaaaaaaaeeeeeeeeeeeehhiiiiiiiiiiiaaaaaaaaaeeeeeeeeeeeeeiiiiiiiaaaaaa-aaaaeeeeeeeeehhhhouiouoiouiouoiououoioi aaaaaeeeeeeeehhhhhhiiiiiiiiiiiaaaa.

Puis un gars parle de sa première expérience avec le DMT. Il écoutait de la trance et il avait envie de danser, il parle d’une bohémienne… HUM

Oui voici une cassette de Run DMT fort intéressante. Le second morceau ressemble à une musique de film porno des années 70. C’est assez bien fait dans le genre. J’imagine une fille, les jambes écartées, avec plein de poils, des seins un peu pointus, dans un décor à paillettes, un mec moustachu en train de se déshabiller. Le chanteur raconte des trucs mais c’est incompréhensible.

Troisième morceau, Blondie Mothership. C’est très court, pour un truc à cassette qui parle de drogues, rien à voir avec la traditionnelle jam de 20/30 minutes par face. C’est cool. Ça change. En tout cas ce nouveau morceau sonne déjà un peu plus familier. Synthé/orgue, voix, structure circulaire, répétition répétition répétition. C’est un peu agressif pour les oreilles, trop de hautes fréquences qui saturent un peu yeah vive les cassettes. J’imagine que c’est fait pour être écouté sous DMT. Remarque, je suis pas sûr qu’il y ait vraiment quelque chose de particulier à écouter sous DMT. Bon cette musique est assez punk dans l’esprit. C’est très mal produit. 

Le morceau suivant s’appelle Richard. Tiens, comme le premier morceau du premier album de Sunn O))) dont je parlerai bientôt. Sauf que là, on est transporté dans les années 60, c’est un orchestre pop local qui vient jouer pour le bal de fin d’année, l’orgue en plastique fait vibrer sa Leslie en plastique, le chanteur se prend pour Panda Bear, et je suis sûr que les danseurs se déchaînent sur la piste, en souriant. C’est mignon comme musique, j’aime bien le mélange drogue/mignon, ça fait se sentir bien. 

Ensuite, encore le même mec qui parle de drogues. Ça fait très Confessions Intimes, dont le thème serait : j’ai découvert Dieu et perdu ma virginité en même temps sous DMT chez mon POTE Richard après le bal de promo 1965 du lycée de Mountain Groan, Montana… La musique embraye rapidement, comme une illustration des paroles précédentes, c’est de la musique de drogue qui repose sur des boucles de guitare, la formule est déjà connue, c’est mal enregistré, mais malgré tout, j’aime bien, c’est sans prétention, mais intéressant. Bon j’avoue, j’ai pas encore la cassette je vais la recevoir bientôt, j’écoute ça en mp3 pour le moment. Je pense que l’impact sur l’auditeur doit être plus fort quand le signal sort d’une cassette et reste 100% pur analogique du début à la fin. Je trouve qu’il y a une sacrée différence entre écouter un album en mp3 et écouter la cassette, j’ai souvent fait l’expérience et même quand ce sont des mp3 qui sont enregistrés sur cassette (une aberration vous me direz, moi je suis pas d’accord j’aime bien ça) on ressent clairement une différence. Attention j’ai pas dit qu’on ENTEND une différence, non c’est plus de l’ordre du ressenti, c’est indescriptible, c’est presque magique, mais la musique semble plus pénétrante, plus réelle, plus présente, plus vraie. Et plus “chaleureuse” aussi mais ce concept, j’ai jamais réussi à l’expliquer. 

Bon le morceau suivant est le sixième, il s’appelle Montana Mountain Groan. C’est un moment important de cette cassette et au bout de trois écoutes d’affilée je pense que c’est aussi le meilleur. Toujours un son de mauvaise qualité mais beaucoup plus ample que sur les autres morceaux. C’est basé sur un empilement de voix qui tournent en boucle, avec une grosse caisse qui marque les temps et un tambourin à contretemps. C’est aérien, céleste. Ça me plait beaucoup. Encore une fois, je peux pas m’empêcher de penser à Panda Bear. C’est le même art de la répétition et des choeurs angéliques. Un cran en dessous quand même, mais restons indulgents, le gars en est à ses débuts, rappellez-vous des premiers disques d’Animal Collective, et les deux premiers albums solo de Panda Bear que tout le monde semble avoir oublié aujourd’hui. EH OUI ceux d’avant Person Pitch et la panda mania. 

Tiens, rien à voir, mais pour la seconde fois en deux jour j’ai eu la fève, ce qui me donne un taux de réussite de 100% à la galette des rois cette année. 

Bon j’avoue qu’après ce sommet je m’attends pas à grand chose. Le morceau suivant est une petite ritournelle d’une minute jouée à l’orgue en plastique. C’est rigolo. Ça aussi ça doit mieux passer avec des drogues. Puis vient Winn Dixie, un morceau toujours pareil, fait de boucles et de répétitions. Cette fois c’est de la guitare pitchée, un peu saturée, avec du délai, de la reverb et tous ces trucs qui font vivre le son dans l’espace. On entend de l’eau, des vagues. Mouai. 

Mineral Beings ensuite. J’aime beaucoup : ça ressemble aux trois dernières secondes d’une chanson de rock qui serait samplée et jouée en boucle tandis qu’un mec avec la voix rendue plus grave raconte des trucs. Très malin. C’est un petit malin ce gars, il a de l’imagination, je suis sûr qu’il est intelligent mais trop original pour avoir des bonnes notes à l’école. Et je suppose qu’il est jeune aussi, parce que c’est vraiment trop fresh comme musique. Tiens ensuite il y a un morceau Dreaming qui ressemble beaucoup à ces groupes de pop des années 60, hey ce gars sait faire de la pop quand il en a envie, vraiment. C’est bien. Imaginez qu’un jour il décide de faire du fric, quand il aura trente ans et qu’il se rendra compte qu’il a une famille à charge et qu’il vit toujours chez ses parents avec sa femme et ses trois enfants, il torchera une poignée de ballades hyper cool et je suis sûr qu’il deviendra modérément riche. En tout cas il aura de quoi se payer des kilos et des kilos de cristaux de DMT pour lui et les siens. Mais pour l’instant, il préfère s’amuser un peu et faire le malin en sabotant complètement sa carrière discographique. ÇA va, c’est respectable. Le morceau de fin s’appelle Far Outro et je me demande si il y a un équivalent français à Outro. En tout cas ça va bien loin, c’est le style de morceau de drogue avec le mec qui parle de son expérience avec le DMT. Je trouve ce mélange musique / documentaire passionnant, ça laisse entrevoir des applications illimitées. On fait ça à la radio parfois, dans les ateliers de création radiophonique sur France Culture. Pourquoi on ne trouve pas plus de textes lus ou de témoignages parlés dans les disques? Il y a bien les livres audio, mais je parle moi d’un véritable mélange parole/musique, un truc originale en plus et pas une adaptation. On pourait écrire des nouvelles spécialement pour un disque, qui seraient lues et entrecoupées de musique, ou accompagnées par de la musique d’ambiance. Et ça, c’est juste une possibilité, il y aurait des millions d’autres trucs à inventer. C’est dingue comme les gens sont sans imagination. On leur donne un support audio sur lequel ils peuvent mettre absolument ce qu’ils veulent, et ils font presque tous la même chose. Rah. Bon voila. RUN DMT. Un nom génial, plein d’idées, beaucoup d’avenir. A SURVEILLER EN 2012, comme on dit. Voila c’est tout à plus.