Of Montreal – Paralytic Stalks (2012)

Salut alors ce soir on va une fois de plus parler d’un disque juste pour vous faire plaisir parce que sinon moi je ne l’aurais pas écouté. C’est le nouvel album de Of Montreal, un groupe qui ne m’a pour l’instant inspiré qu’une indifférence polie et à vrai dire je suis pas sûr d’avoir entendu la moindre note de ces gens oui donc indifférence mais uniquement basée sur ce que j’en lis dans les journaux. Déjà le nom il fait pas rêver, et puis merde, c’est aussi la faute aux journalistes, il faut vendre du fantasme, de l’évasion, je sais pas, mais bon pour l’instant ce que j’entends est pas mal du tout. C’est bien produit, c’est très fourni sans être le gros bordel, quoique, il y a un côté britpop sympa mais vous savez, britpop “précieuse” style Suede ou The Verve, mais en plus rigolo et foufou. Du coup on pense un peu à syd Barett, au premier Pink Floyd, mais pas tout à fait non plus, bref c’est intrigant, ça rappelle des trucs mais c’est pas du copier coller. Enfin là je parlais du premier morceau, maintenant c’est la suite…

Et oui c’est le deuxième morceau et déjà c’est vachement plus groovy moderne avec un mélange de vraie batterie et de gros kick synthétique qui fait trembler les murs et ce chanteur qui chante avec l’accent anglais des trucs qui ont l’air joyeux/rigolos c’est presque des Flaming Lips anglais mais HÉ je croyais qu’ils étaient de Montréal c’est surement des conneries comme Architecture in Helsinki ou Boards Of Canada une grosse arnaque quoi. Ouai finalement pour l’instant je m’ennuie un peu en écoutant ce disque alors je pense à autre chose. 

Hum La suite s’appelle Dour Percentage. C’est un morceau mignon avec une petite touche ringard des années 80, je pense à Elton John, les trucs de Paul McCartney ringards des années 80, et puis bon je suis pas le spécialiste de cette période. Mais vrai dire quand j’entends ça, j’ai envie d’en savoir plus sur les groupes ringards des années 80. Ah oui un petit côté Supertramp aussi, ça je peux vous dire que j’en ai bouffé dans mon enfance, et que du Best Of en plus, ouai c’est ce qu’on appelle une éducation musicale de qualité, merci les parents, le nombre de best of que j’ai dû ingurgiter, QUEEN (les 2 best of) Led Zeppelin (Le double) Elton John (le double best of) Supertramp et sans parler de la Qualité française, Serge Gainsbourg toujours best of, Claude Nougaro pareil… Bref. Vous l’aurez compris cette chanson d’Of Montreal est largement cool, tout à fait passable en soirée en plus. Dans le genre, c’est quasiment aussi bien que Mika. Oui j’aime bien Mika, et c’est pas ironique, ça m’arrive parfois d’aimer des chanteurs soit disant ringards d’aujourd’hui, alors qu’en réalité ils ne sont absolument pas ringards, Mika n’est pas ringard, et il a un QI d’autiste presque, Ke$ha est trop cool et elle connait les Black Lips, Lady Gaga est très douée pour écrire des chansons, Beyoncé s’améliore d’album en album et elle commence à atteindre des sommets. Of Montreal, c’est dommage, ils sont pas dans ce milieu Mainstream/Ringard, ils perdent pas mal d’auditeurs potentiels. Bon demain je fais écouter à ma soeur qui a des goûts absolument merdiques, je vous ferai un compte rendu. Bref. 

Le morceau suivant est une sorte de pop dance ringarde progressive, pleine de ruptures, de changements de tableaux, c’est assez hallucinant, c’est du free form freakout version Mika. Oui évidemment, tous les critiques vont dire que c’est psychédélique, en fait je me demande, d’ailleurs c’est un dossier qu’il va bien falloir ouvrir un jour sur ce blog, le psychédélisme en musique, et désolé, mais ça serait vraiment trop con de faire ça maintenant, à propos d’un disque d’Of Montreal. Quoi que… Je sais pas. Je m’ennuie pas tant que ça en fait, après ce quatrième morceau qui parlait de meurtres de loups, on a eu un truc de pop baroque à l’ancienne, avec cet accent anglais qui me rappelle trop Merry et Pippin dans le Seigneur des Anneaux, ou Syd Barett, ou les Zombies, ce terrible morceau des Zombies avec de l’accordéon et qui parle de la première guerre mondiale, sur Odessey & Oracle, une des chansons les plus tristes de tous les temps, mais chantée avec un accent carrément top, c’est vraiment bien de chanter avec l’accent anglais. Hum. J’ai perdu le fil. Sinon ça va vous? J’ai une page facebook, vous devriez vous inscrire dessus, comme ça je me sentirai moins seul et vous serez toujours au courant des dernières news. Il me faudrait des retours aussi, savoir ce que vous en pensez, je vous garantis pas que j’ajusterai en conséquence, ça non, j’en fais qu’à ma tête, tout le temps, mais bon. Je suis curieux c’est tout. Et dites moi ce que vous avez pensé des disques si vous les avez écouté. Oui c’est toujours centré sur moi, c’est mon Royaume, et je fais ce que je veux, par exemple bientôt j’envisage de chroniquer le nouvel album d’Amanda Lear, juste pour emmerder le monde, et voila. 

On en est à la moitié du disque et je crois que le problème c’est que c’est trop sérieux. C’est pas de la musique pour moi, ça sonne trop propre, il y a trop de piano, les morceaux sont trop bien construits, ça sonne vraiment pro et donc un peu chiant. Et c’est un scandale ce que je raconte là je le sais, parce qu’ils mériteraient tous les éloges, c’est très bien produit, très bien joué, ça doit faire danser les filles un minimum, et puis c’est très inventif, c’est pas non plus les requins de studio blasés qui ont zéro idée et qui partent enregistrer de 9h à midi, puis rentrent dans leur grand appartement manger avec leur femme et le petit, et retournent enregistrer de 14h à 18h ou 19h avec une pause à 17h pour boire le thé, et se posent dans leur canapé pour lire Télérama ou la version anglaise de Télérama quand ils rentrent, se couchent à 22h en se demandant si ils ne seraient pas censés remplir leur devoir conjugal mais non, et le plus énervant c’est qu’ils s’endorment satisfaits, ils se disent qu’ils sont cools, qu’ils sont musiciens professionnels, que c’est trop la vie de bohème blabla. Non non non non non. Les Of Montreal on quand même un petit grain de folie, déjà pour faire des morceaux qui changent sans arrêt de direction faut pas être trop chiant dans la vie, et puis ça se sent quoi, dans leur manière de jouer, de chanter, je suis sûr qu’au fond ils aimeraient faire un truc un peu plus sale, plus fou, mais peut-être qu’ils osent pas, peut-être que leurs femmes leur mettent la pression, il faut assurer, il y a les enfants à nourrir, le loyer à payer, il faut pas se rater en faisant un truc trop extravagant, et au fond ça c’est un problème sérieux pour un groupe, dès que les mecs commencent à gagner un peu d’argent, ils flippent, ils ont pas envie que ça s’arrête, parce qu’une fois qu’on a goûté à ça, comment revenir à un job classique, impossible, alors cogite beaucoup trop, on essaie d’anticiper les attentes du public, on veut lui faire plaisir, conquérir de nouveaux fans, et c’est tout à fait compréhensible. Les groupes qui remettent toute leur mise sur le tapis à chaque album, ceux là sont fous. Les Flaming Lips quand ils ont sorti Zaireeka puis The Soft Bulletin… Faut être inconscient pour faire ça, mais c’est quitte ou double, si ça passe, c’est le jackpot. Bref.

Je parle plus trop de la musique mais je vous garantis que si certes ça reste un peu chiant, on ne s’ennuie pas vraiment. C’est assez varié, tout en gardant une certaine cohérence. C’est très anglais comme musique, et on sent qu’ils s’inscrivent dans cette lignée, quelle que soit leur origine. Le huitième morceau s’appelle Exorcismic Breedin Knife, et pour l’instant c’est le plus bizarre. C’est de la musique orchestrale d’ambiance, un peu mystérieuse, et par dessus il y a plein de bruits, des voix découpées, on dirait du travail sur bandes, à l’ancienne, ça fait vraiment très très sixties, l’époque où les dinosaures de la pop réservaient toujours une certaine place à l’expérimentation sur leurs disques. C’est vraiment intéressant et vous remarquerez que j’emploie le mot intéressant, et non pas le mot BIEN. Oui parce que ça reste un peu chiant. Mais heureusement le disque est bientôt fini…

Voilà, le dernier morceau, je l’ai déjà dit, c’est un morceau intéressant,  c’est celui qu’on va retenir donc il a intérêt d’être bon. Ici ça commence comme de la pop groovy avec une grosse boite à rythme, un mélange de pop à guitare et de hip hop, je peux pas m’empêcher de penser aux flaming lips une fois de plus, et aux trucs ringards qui passent sur NRJ 12. Ces mecs ont un sacré potentiel quand même. Ils ont un peu le cul entre deux chaises, c’est dommage, c’est trop expérimental pour de la musique mainstream, trop propre pour de la musique de hipster sectaire… Oui c’est très manichéen, il y a un entre deux, d’ailleurs je connais beaucoup de gens qui naviguent dans cet entre deux, la plupart des étudiant s’intéressant vaguement à la musique sont dans cette zone grise, où il est tout aussi acceptable d’écouter Ben Harper qu’Animal Collective, ce qui ferait dresser les cheveux sur la tête de n’importe quel mec comme moi, c’est à dire sectaire et prétentieux, mais j’ai appris à vivre avec, c’est la condition si on veut avoir une vie sociale à moins d’habiter dans une ville infestée de hipsters, ce qui n’est pas mon cas. Ou peut-être que si, peut-être que je ne supporte pas trop les gens comme moi, j’en sais rien. J’ai pas mal appris sur la musique en tout cas, depuis que je traine avec des gens moins difficiles que moi. J’ai appris que la musique avait aussi une fonction sociale, que c’était PAS uniquement de l’art pour l’art… Je fais la distinction, je mets pas Rude Boy de Rihana sur le même plan que les Spacemen 3 ou je sais pas, mais ça me plait, j’adore cette chanson même. Voilà. Pour en revenir à la musique qui est en train de passer là, je me rends compte que les deux derniers morceaux sont assez bons, assez barrés en fait, il faudrait que je le réécoute ce disque, au moins les deux ou trois derniers morceaux. Et puis alors, la toute fin, les deux dernières minutes… un passage triste piano voix des violoncelles une batterie hyper étouffée qu’on entend à peine, des choeurs qui font ouuuhhh merde c’est hyper bien ça pourquoi ils le mettent à la fin les deux dernières minutes… Tant pis. Obligé de réécouter. C’est malin. C’est peut-être la bande annonce du prochain disque, comme à la fin des séries, “dans le prochain épisode de dexter…” non je blague mais ouai il faudrait le faire ça. Ça me plairait bien.

Bref un disque intrigant, qui m’a pas vraiment convaincu à la première écoute même si la fin titille un peu plus mon côté intello prétentieux. J’ai cru déceler au début du disque quelques tubes potentiels pour soirées étudiantes moyennement branchées. C’est quand même un disque intelligent, vraiment, mais trop sage pour moi. Voila c’est tout à plus.