Robocop – Robocop II (2011)

L’intro ressemble pas mal à Pelican et j’en serais bien resté là, j’ai pas de temps à perdre avec un groupe qui ressemble à Pelican hé! Oui sauf que là, le groupe s’appelle Robocop, et que ça "makes you wonder how no band already made claims of instant ejaculation upon Alexander James Murphy’s cold, metallic touch, how no non-cyborg organically dreamt up Burroughs-style phallic flesh-guns, machine-gun-hands, the morning shaving ritual resulting with resistors & transistors on the rusty yet self-aware razor, pre- or post- Verhoeven or, uh, Shinya Tsukamoto.“ OUAI. Un groupe de powerviolence à ce qu’il parait mais pour l’instant ça me fait surtout penser à Pelican mais avec un chanteur de death metal oui du doom quoi bref.

Ah voilà le deuxième morceau démarre et je suis rassuré les gars jouent à fond la caisse et malgré le son assez métallique et lourd, ça reste hardcore/powerviolence y’a qu’à voir le nom de la chanson "I hope all your friends die” si ça fait pas penser à Charles Bronson ça moi je sais pas j’arrête d’écrire. Le morceau suivant s’appelle Assassination Markets aucune idée de ce qu’ils racontent évidemment je trouve quand même que le son est assez propre et intelligible pour un groupe de powerviolence bon ma mère n’aimerait pas mon frère non plus mais certains de mes copains oui pas tous mais voilà quoi il y a cette touche métallique qui doit sonner familière à pas mal d’oreilles des oreilles pleines de cérumen et cachées par une longue chevelure peut-être grasse et emmêlée peut-être entretenue avec amour et avec Head & Shoulders sans noeud et teinte en noir ou naturellement noire de jais oui vous voyez quoi des oreilles de métalleux français je ne connais que ceux là je ne connais que ceux de bordeaux même et je suis pas sûr de toujours les comprendre avec leur look tellement peu sexy et leur descente hebdomadaire à OCD ou autre disquaire d’occase pour acheter des vieux cd au boitier défoncé de groupes de death metal hongrois ou polonais et puis cette fascination pour Alice Cooper j’ai jamais compris sans parler du black symphonique mais enfin bon ils sont sympas pas toujours mais souvent et puis ils boivent plein de bière ce qui ne m’inspire que des bons sentiments (et leurs copines sont sexy)*. 

Hum. Feminism Über Alles la chanson suivante est vraiment top, hyper violente comme on l’aime et quel titre. La suite par contre est très déconcertante ça ressemble plus à du harsh noise qu’autre chose, de grandes gerbes de bruit blanc d’origine inconnue et un gars qui hurle par dessus avec une voix qui rappelle le premier album de Napalm Death. Hum. Au moins c’est un disque varié. C’est post moderne. Le titre c’est Car Sex Crash et oui évidemment on pense au bouquin de J.G. Ballard et à l’adaptation par David Cronenberg sauf que ça ressemble pas exactement à la musique de Howard Shore oui le gars qui a fait le seigneur des anneaux aussi. Bref. C’est de la musique cyber punk, histoires de copulations entre des hommes et des machines, d’hommes machines, d’hommes qui fantasment sur des machines, de femmes qui s’insèrent des antennes de voiture ou d’autre trucs, de policiers robots, de couples qui ont besoin de cracher leur bagnole sur l’autoroute pour baiser, et puis j’imagine qu’ils doivent kiffer Tetsuo aussi et un tas de films japonais que j’ai jamais vu. J’aime bien ce genre de choses moi aussi ça me parle. 

Ca continue ensuite avec un morceau classiquement powerviolence, des riffs joués à 3000 à l’heure on comprend rien on a juste envie de sauter et de casser des trucs Let’s Start A Revolution So I Can Break Some Shit comme disait Charles Bronson dans une chanson oui pour les plus distraits d’entre vous je signale que quand je parle de Charles Bronson il ne s’agit pas du vigilante facho non je parle de Charles Bronson le meilleur groupe de musique violente de tous les temps des petits merdeux géniaux de l’Illinois qui ont sévi pendant trois ans au milieu des Nineties et qui avaient un sacré sens de la formule.

OHH quelques bidouillages électroniques et cut-up de morceaux hardcore electro et autres plus loin nous avons droit ni plus ni moins qu’à une reprise de Napalm Death ENFIN et pas n’importe la quelle il s’agit de You Suffer oui vous savez le morceau qui dure deux secondes à la fin de la première face du premier album hahahaha très très bel hommage ils n’auraient pas pu mieux choisir. Ou peut-être que si, peut-être que c’est un peu trop évident. Mais passons. 

La suite c’est un morceau de hardcore plutôt violent mais assez classique, et très plaisant. C’est vraiment varié comme album, ça me plait. Puis vient Maine Is The Bastard. Ces gens viennent du Maine, comme Stephen King! En tout cas voilà, encore une ambiance différente cette fois c’est un morceau assez long oui enfin deux minutes et seize secondes c’est un peu comme si Johnny Halliday sortait un single de 40 minutes quoi et donc ça ressemble pas mal à du bon doom bien lent mais avec des fulgurances ultrarapides et une sorte de bidouillage électronique à la fin rien de bien méchant mais ils appliquent un filtre qui fait ouiouiouioui sur la musique aahh et ça s’enchaine rapidement avec un autre morceau Harsh Noise qui s’appelle Aftermathematics et je crois qu’il est encore question de Crash! Je crois même que c’est un dialogue tiré du film qui est joué par dessus des gerbes de bruit électrique oui on dirait Prurient bref Robocop est un groupe qui balaie tout le spectre des musiques ultra violentes et je trouve cette démarche intéressante il y en aura toujours pour gueuler que c’est pas authentique qu’on peut pas être à la fois metal et hardcore ou en tout cas pas grindcore et powerviolence encore moins harsh noise faut choisir son camp et oui c’est vrai que cette fin des écoles et des chapelles ça a de bons et de mauvais côtés. Bon le morceau là fait presque huit minutes soit presque un tiers du disque. C’est fort. Ouai bon je sais plus ce que je disais ah si la fin des clivages ouai on peut quand même se dire que chaque genre perd un peu de son sens lorsqu’il est mélangé aux autres c’est oublier les origines et connaitre ses origines c’est important ça fait peut-être un peu réac mais voilà. D’un autre côté on peut s’en réjouir aussi, de cette grande réconciliation, si un groupe peut mêler tout ça de manière aussi harmonieuse on peut se prendre à rêver, et pourquoi pas la fin du conflit israelo palestinien ou du Front National?? Bref. 

L’outro. Outro est un terme débile. Pourquoi ne pas parler de conclusion plutôt? Allez dire ça à des anglo-saxons! On retrouve un peu l’esprit du début de l’album, de l’introduction donc, mais il y a en plus un petit malin qui s’amuse avec un appareil électronique non identifié, peut-être que c’est un vulgaire ordinateur, et enfin il fait des bruits bizarres et ça rend ces trois minutes trente de conclusion bien plus intéressantes. On en oublierait presque que la batterie est trop en avant!! C’est le batteur le chef du groupe ou quoi? Ou alors ils étaient bourrés quand ils ont fait le mixage (ce qui est assez vraisemblable vu que cette étape a eu lieu dans le salon de Luke un des mecs du groupe). Mais c’est pas possible quoi, ces coups de caisse claire ne sont pas moches en soi mais une fois qu’on a remarqué qu’ils étaient bien trop fort on ne pense qu’à ça on n’écoute que ça oui quand je dis on ici je pense à moi je suis seul pour écouter ça enfin il y a Elodie aussi à côté mais j’ai mis le casque. 

Tiens ça me fait penser que hier dans le tram alors que j’écoutais The Number Of The Beast d’Iron Maiden, je me suis rendu compte que j’avais deux ou trois théories sur la critique musicale dont je n’ai jamais pensé à parler sur ce blog alors pourtant que c’est l’endroit rêvé. On verra plus tard là j’ai un peu la flemme mais vous verrez c’est intéressant et en gros ça pourrait être résumé en une formule : “tout est relatif” haha eh oui je suis comme ça moi. 

Bon ce disque est fini il était assez court, normal. Je sais pas si je vous ai donné envie de l’écouter mais je pense que vous devriez. Sur un autre blog le gars compare Robocop à Liturgy et dans la démarche c’est vrai qu’il y a des similitudes. C’est un groupe très moderne donc, avec tout ce que ça suppose d’aspects positifs et négatifs. C’est fini le temps des skaters en veste en jean bardée de patches de trash metal et Iron Maiden dans le Walkman, ou des norvégiens torse poil avec des ceintures à clou et des corpse paint, aujourd’hui les musiques violentes ne sont plus associées à un style ou un mode de vie particuliers, elles ont acquis une certaine autonomie, elles ont intégré la palette des expressions musicales dans laquelle le musicien moderne ou plutôt post moderne va venir piocher pour tenter de restituer le plus fidèlement possible ce qu’il entend dans sa tête, qui peut-être une version fantasmée et floue de ses premières claques musicales (c’est souvent le cas) ou bien quelque chose de beaucoup plus théorique et prospectif. Hem. Sinon il y a aussi l’option “je débranche mon cerveau et je pogote dans mon salon” QUI MARCHE TRES BIEN AUSSI évidemment. Bon voilà c’est tout et dernière chose ECOUTEZ PLUS DE IRON MAIDEN voilà bisous à plus. 

*Ce portrait est évidemment idéal-typique la réalité est bien plus complexe je sais merci. 

Le disque est en téléchargement gratuit sur le bandcamp de Grindcore Karaoke
La musique est accompagnée d’un fichier pdf à la mise en page sobre et cool et pleine d’idéogrammes japonais. On y retrouve les lyrics qui mériteraient une analyse poussée et qui sont pleins de mépris pour toute forme de scene, et tout un tas de citations très instructives qui explicitent les intentions du groupe. Guy Debord, Jean Baudrillard, J.G. Ballard. Enfin, les trois membres du groupe remercient ou ne remercient pas des gens. Entre autres, Ryan ne remercie pas les connards qui ont volé leur matos, les punks idiots, les racistes et les photographes. Luke remercie la Russie, dieu, Anus.com et les musiciens du Maine qui sont exceptionnels dans les deux extrémités du spectre qualitatif. Tom remercie KOOL KEITH.