Ital – Hive Mind (2012)

Je parle de ce disque surtout parce qu’il y a un sample de Lady Gaga au début. C’est sa voix qu’on entend, elle dit “It doesn’t matter if you love him” (un sample de Born This Way, et la suite c’est “or capital H I M” et c’est très beau) mais en version Repeater oui ce sublime effet dans Ableton Live bref Lady Gaga est ici accompagnée d’un beat techno minimaliste de claps très funky et d’une basse synthétique tout aussi moustachue c’est très minimaliste et punk en même temps oui il faut être punk pour sampler Lady Gaga oh et mon dieu Whitney Houston pitchée qui chante I Will Always Love you ouai je vois le mec c’est un petit malin il sample des chanteuses mainstream plus ou moins kitch pour faire son intéressant. Bon faisons abstraction de ces échantillons hautement polémiques si vous voulez bien et imaginons que notre oreille est totalement vierge de ces tubes FM à la mode on se retrouve avec un truc un peu déboussolant des nappes de cordes synthétique un peu trop en avant et avec beaucoup trop de filtre trop d’acidité oui ça fait mal à l’estomac mais cette basse qui ne faiblit pas est le lubrifiant idéal pour faire passer cet assaut de hautes fréquences j’imagine que ça doit être assez cool en club ce genre de musique et puis la satisfaction de danser sur une musique plus ou moins affiliée à Lady Gaga même si c’est par l’intermédiaire d’un techno punk assez couillu pour sampler la DIVA… Il y avait ce groupe nommé Metro Area, j’ai jamais beaucoup écouté mais ils avaient un peu le même genre de beat mid tempo avec des claps funky à l’époque ça m’énervait mais aujourd’hui je comprends. Bon pour vous décrire en temps réel ce qui se passe, je crois que le premier morceau est fini mais Lady Gaga continue de nous dire que ça fait rien si tu l’aime mais de plus en plus version Matrix pillule rouge et HOP c’est fini.

Ha la suite est beaucoup moins clubby mais tout aussi pillule rouge les sons sont ééééétttttiiiiirrrrrééééééssss on se croirait dans la quatrième dimension celle qui n’est pas après la troisième évidemment mais qui se situe exactement entre la deuxième et la troisième celle qui est ici et ailleurs en même temps pas comme la dimension X du Technodrome. Il s’y passe des choses très étranges on dirait vraiment de la musique passée au ralenti un disque qui s’arrête petit à petit un lent déclin c’est assez triste c’est toujours triste un disque qui s’arrête enfin non pas quand la musique est mauvaise ok. A la fin du morceau il y a des loups qui hurlent à la lune oui vous savez c’est comme les Hippopoticornes de mon blog sauf qu’ils sont plus petits et qu’ils ont des crocs et ils communiquent en hurlant comme un chanteur de glam metal. OH on a des rimshots de TR 909 sur le morceau suivant qui tapent en ternaire oui je le sais en ternaire parce que le premier temps est accentué et puis le reste de la machine s’enclenche ainsi qu’un sample tout bonnement discoïde et une basse smiley c’est un mélange très moderne ou plutôt post-moderne. Vous savez j’en parlais à propos du disque de Robocop (hahaha quel nom) quand le concept de style musical, d’école, de chappelle n’a plus aucun sens, que le gars qui est aux manettes ne se sent affilié à aucune tendance et se contente de faire du neuf avec du vieux bref cette boite à rythme elle est cool ou elle est ringarde elle est datée ou elle est top tendance moi je sais plus je suis perdu. Et pourquoi je me pose toujours ce genre de question en ce moment quand j’écoute de la musique? CLAP oui j’aime les claps. Et les basses smiley les cowbells les congas il y a tout ça ici et ça y est j’ai encore envie de danser comme sur le premier morceau c’est une bonne formule un morceau tu danses un morceau tu t’écroules par terre en regardant le plafond bouger puis le morceau suivant tu te remets à danser etc… Mais que nous réserve la suite quel suspense. En tout cas, il y a un truc que j’aime beaucoup, c’est que c’est de la musique électronique assez simple c’est pas la fameuse techno pyrotechnique allemande des années 2005 dont je parlais dans un précédent billet. J’aime ce retour aux origines, à la simplicité, à l’innocence. Les années 90 quoi. DISCO TECHNO DISCO TECHNO et break et bam ça repart bon c’est peut-être un peu long pour une écoute à domicile ça fait dix minutes quoi c’est plus adapté au mix ils devraient faire un “canapé edit” deux fois moins long parce qu’au bout d’un moment ça va on a compris ; ce genre de musique ça doit être enchainé faut pas trop laisser trainer.

OUF la suite est faite de congas qui rebondissent et de nappes de synthés dramatiques et d’un américain qui raconte des trucs il dit “I got killed man” ou je sais pas quoi et la boite à rythme commence à jouer encore un kick oui c’est de la techno assez lente avec une infrabasse qui sature un peu et ces cordes synthétiques par dessus on se croirait au paradis de la techno un certain paradis de la techno un paradis techno des années 90 une love parade sur fond de nuages et de ciel bleu tout le monde a des ailes dans le dos et oh on dirait qu’en fait il n’y a que des gays au paradis. Ca me rappelle certains souvenirs cette musique, ça me rappelle pas mal ces après midi passés à la boutique Maori’s Concept place Camille Julian à Bordeaux à écouter tous les maxis du magasin pour au final acheter un seul disque d’occase à 50 francs de Ed Rush et Optical oui ils avaient aussi de la drum’n’bass j’achetais que ça de toute façon ou quasiment que ça j’ai bien eu quelques maxis technos surtout Jeff Mills et Laurent Garnier je sais pas pourquoi c’étaient mes deux préférés Jeff Mills parce que c’était le meilleur forcément et Laurent Garnier parce qu’il était français et en couverture de Trax tous les deux mois oui je suis un vrai gogo. En tout cas cette musique me rappelle cette époque où la techno était RARE encore relativement confidentielle et il y avait ce SON si spécial qu’on n’entendait nulle part ailleurs c’était la nouvelle terre promise le son neuf c’était tellement enthousiasmant ça faisait rêver. Oh les copains je vous jure ce morceau est absolument génial il s’appelle Israel et je m’en étais pas rendu compte mais il y a plein de sons rigolos à gauche et à droite des boucles et des trucs ponctuels il y a même eu une sorte de coupure suivie d’une reprise mais tellement brève et hallucinante j’ai cru rêver mais non c’était bien réel on est toujours au paradis techno des nineties mais vous savez des late nineties. Mais quel genre de DJ mixe ça de nos jours j’aimerais bien le savoir.

Dernier morceau, encore un truc qui dépasse les dix minutes et qui s’appelle Floridian Void. Ca commence pas mal New Age ces synthés rappellent Klaus Schulze et compagnie (compagnie est un terme pudique pour parler de Jean-Michel Jarre évidemment) mais il y a ce kick qui rendre assez discret et des gens qui parlent avec des voix déformées c’est plutôt pesant comme ambiance surtout qu’il y a un des synthés qui se désaccorde parfois, ça simule bien ce moment avec les drogues où on commence à lâcher prise et oui ça fait un peu peur. C’est un morceau druggy c’est clair et même si il y a un rythme binaire ça fait pas vraiment danser ou alors vraiment très tard ou tôt le matin ou tard le matin en after quoi. C’est plus de la musique de méditation, t’es assis dans un canapé t’as dansé toute la nuit trop fatigué pour parler de toute façon c’est pas possible la musique est trop forte alors tu te laisses emporter par le son et ce rythme discret te permet d’atterrir en douceur l’atterrissage c’est très important et délicat et en fait je me rends compte que ce disque c’est une soirée de club en accéléré c’est très bien fait. En tout cas l’agencement des pistes est malin. Hé c’était pas très compliqué non plus oui je m’enthousiasme un peu trop vite ce soir d’ailleurs ce disque est pas si bien que ça c’est juste le morceau ISRAEL qui m’a fait rêver le reste est juste sympathique un peu le cul entre deux chaises c’est moyennement efficace pour de la musique de club et moyennement évocateur pour de la musique psychédélique de canapé et là je viens d’halluciner parce que je viens de voir le mec de Ghost Busters 2 à la télé mais c’est pas Ghost Busters c’est Greys Anatomy autrement ça a l’air assez nul comme série. Bon pour en revenir à cette musique oui voilà je pense avoir cerné le truc c’est de la musique bâtarde et rien que ça, ça la rend foncièrement sympathique j’aime les trucs bâtards la musique impure les mélanges les trucs trop ambitieux pour rester enfermés dans un style ou un contexte donné. Simplement là c’est pas mal fait mais ça manque de ce truc là qui fait sourire qui fait bouger ou qui fait sortir de son corps ; la musique comme ça il faut que ça ait un impact physique que ça soit hypnotique entrainant et bref ce disque est un peu limité. Mais un très très bon morceau, le quatrième. Voilà c’est tout bonne nuit à plus.