Ensemble Économique – Crossing The Pass, By Torchlight (2011)

Le gars est membre des fameux Starving Weirdos dont j’ai déjà parlé ici. Ensemble Économique, c’est un nom étrange oui il fallait y penser, surtout qu’il est américain quoi. Mais c’est cool. Largement plus cool que “Franz-Olivier Giesberg” en tout cas. 

C’est une musique moins improvisée et plus froide que les Starving Weirdos. La première piste commence avec quelques notes DE FAUX PIZZICATOS de violons on dirait le début d’un morceau de transe des années 90, et puis ils sont vite accompagnés de cordes synthétiques plus trainantes et un peu dramatiques et d’une boite à rythme assez imposante qui prend ses aises dans l’espace ça va de gauche à droite et de droite à gauche et ça ondule et ça tient pas en place. C’est Froid. Mais ça ne dit pas grand chose de précis pour l’instant à vrai dire je trouve ça assez nul mais bon c’est que le début. Je verrais bien une chanteuse à grosse voix poser quelques paroles sur cette musique style Zola Jesus  (et quand j’emploie l’expression “poser quelques paroles” je veux bien évidemment dire beugler comme une vache). Bref c’est froid et c’est censé être triste j’imagine mais pour l’instant c’est pas triste c’est juste vide. Je comprends pas où il veut en venir pourtant ça va il a eu le temps, sept minutes quoi ça permet de prendre son temps et de raconter une histoire ou d’embarquer l’auditeur dans des montagnes russes ou le convaincre de se déshabiller et de danser nu sur la table du salon plein de choses… 

Troisième morceau, une batterie samplée funky avec des congas et ce genre de percussions latino de cabaret de film noir des années 50 ou de The Mask, vous savez le film qui a fait un carton astronomique à sa sortie et dont plus personne ne parle depuis des centaines d’années. C’est encore de la musique triste sans paroles. Cette fois je me laisse plus facilement emporter grâce à cette batterie bien plus cool que celles du nouveau disque de Air. Joli mid tempo qui roullllllle les toms et les claclaclaclacla des congas. C’est de la musique très sérieuse un poil chiante au bout d’un moment quand même. Heureusement qu’au bout de quatre minute arrive ce qui ressemble fort à une guitare fuzzée à mort et trempée de réverb. Au final ça dégage une ambiance assez mystérieuse. Quelque chose d’un peu vieillot et classe, et mélancolique. Un coktail mondain auquel participerait james bond interprété par Sean Connery. Et il serait malheureux parce que quelqu’un est mort ou alors sa meuf l’a larguée non ça c’est pas possible James Bond il a pas de meuf. Hum. A vous d’imaginer.

LA suite est déjà plus intéressante. Ca s’appelle Everything I have, I give to you. Un synthé à la Indian Jewelry, un sample très rapide mais qui se traine en écho, quelques voix qui font aaaaaaaaah avec plein de filtre mouvant. Ce sample, trop furtif pour bien comprendre, mais on dirai des coups brefs de xylophone, ou des percutions asiatiques. Mais encore une fois j’ai du mal à comprendre où il veut en venir c’est de la musique qui ne raconte pas grand chose et à la production pas très intéressante, il n’y a pas de paroles… Ca sert à quoi? 

Le morceau suivant ne m’aide pas trop à répondre à cette question. Il est encore pareil. C’est sombre, des percutions électroniques qui tournent à vide, des voix de fantômes, des synthés un peu rave… Ca m’énerve de pas comprendre il doit y avoir une clé je sais pas je peux pas imaginer que ça soit juste complètement nul l’album précédent était assez chouette il me semble et puis les Starving Weirdos ils sont tellement cools. Hum. Hum. Ouai au bout d’un moment la mayonnaise commence à prendre quand même. Ce beat électronique un peu saturé déchire l’espace temps, légèrement, et ça me plait bien. Le rythme serait donc la clé? Peut-être on verra sur le morceau suivant. Je me sens quand même un peu désemparé face à cette musique. Hey mec, pourquoi t’as fait ça bordel?? 

Ooohhh oui le morceau suivant qui est le dernier me rappelle pas mal SW et ça c’est bien un bon point haha quel connard je fais j’espère que le gars lira pas mon compte rendu de son disque ça lui donnerait envie de se taper la tête contre les murs. Mais passons. Donc un morceau un peu coloré musique orientale avec des gammes asiatiques et des instruments étranges de la guitare fuzz bon ça ok ok connait mais après il y a des flutes du tambourin je jurerais entendre des tablas mais pas sûr et une TONNE de réverb soyeuse et légère. Oui il y en a une tonne, mais elle est légère. HA. C’est comme l’histoire du kilo de plume. Ben oui je suis désolé un kilo de plume c’est léger merde quoi. C’est évident. Et à la base de cette construction délicatement lourde, un énorme coup de sinusoïde tout droit sorti d’un morceau des chemical brothers. Et une fille qui parle. Dans une langue non identifiée qui dit des choses bizarres je comprends rien je sais pas trop ce qu’elle peut bien raconter. Vous aurez remarqué, ce soir mon imagination n’est pas ce qu’elle est d’habitude. C’est intrigant, c’est peut-être parce que je suis un peu fatigué et malade. La musique n’est peut-être pas assez forte, et puis le casque n’est peut-être pas adapté. Les conditions d’écoute sont essentielles dans l’appréciation d’un disque. Suivant l’endroit, le moment, les personnes avec qui on se trouve, notre humeur, et un million d’autres variables, le truc peut sembler génial ou tout pourri. Et je parle même pas de la prise de drogues là!! Donc les mecs qui prétendent donner un point de vue objectif sur le truc qu’ils écoutent, c’est des gros nuls. Ça nous arrive à tous de dire “bouuuh c’est nul” forcément. C’est bien plus pratique. Mais il faut garder à l’esprit qu’on se trompe TOUJOURS quand on dit ça. Non c’est pas nul. C’est jamais nul. Il y aura toujours quelqu’un pour te dire que c’est pas nul et qui tu es toi, pour prétendre que ton avis compte plus que celui du mec qui est pas d’accord? Il y a un tribunal du bon goût? Il y a des lois? C’est inscrit dans nos gènes?? Nicolas Sarkozy en est certainement persuadé. Mais LOL quoi. 

Bref. Le disque est fini. C’était bizarre. Il m’a glissé entre les doigts mais le dernier morceau est assez agréable si on arrive à faire abstraction de ces horribles guitares fuzz désaccordées qui essaient de se la jouer parade indienne à dos d’éléphant. Je suis curieux de lire d’autres critiques pour voir ce que les vrais journalistes sérieux en ont pensé. Je devrais faire une étude comparative des différentes chroniques. Ca pourrait être intéressant. Je vous fait des bisous à plus. 

Bon après vérification, la critique est à peu près unanime (The Liminal, Tiny Mixtapes, Brainwashed…) : c’est un excellent disque. Hum. Et tout le monde sans exception emploie le terme “cinématique”, cette grosse tarte à la crème pour critique musical. Désillusion…