<a href=“http://craneangels.bandcamp.com/album/le-sylphide-de-brighton” data-mce-href=“http://craneangels.bandcamp.com/album/le-sylphide-de-brighton”>Le Sylphide de Brighton by Crane Angels</a>
« L’air est plein d’une innombrable multitude de peuples de figure humaine, un peu fiers en apparence, mais dociles en effet : grands amateurs des sciences, subtils, officieux aux sages, et ennemis des sots et des ignorants. Leurs femmes et leurs filles sont des beautés mâles, telles qu’on dépeint les Amazones… […] »
Salut. On continue nos aventures bordelaises avec un truc qui commence à s’extirper tranquillement du microcosme local. C’est une sorte de méga super groupe de l’écurie Iceberg, un gang qui joue de la musique comme d’autres braqueraient des banques, assez sérieusement, mais pas trop non plus, juste ce qu’il faut. Bref. J’ai mis du temps à écouter ce truc parce que sur le papier, ça me faisait pas trop rêver. Trop pop, trop gentil, je sais pas. C’est pas très logique, parce que par exemple, l’album Smile des Beach Boys est pas loin d’être mon disque préféré de tous les temps. Mais on a le droit de pas être logique aussi, d’ailleurs si René Descartes lit ce blog, message perso : va te faire shampouiner. Alors voilà. La chose qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est cette superbe illustration de pochette qui représente je sais pas quoi, un cyclope violet à moustache, qui flotte dans le cosmos violet. Et donc voilà, un coup de pouce du destin plus tard je me retrouve à écrire une note à propos de ce disque. Hop.
Le premier morceau s’appelle Messenger. Oui ce sont des anges, ils descendent sur Terre pour porter un message. Comme l’ange Gabriel. “Hé Marie, Dieu t’as engrossée dans ton sommeil super”. The Messenger of love. L’intro joue bien son rôle d’intro. Ces Aouh ahh aouhh ahhh chantés sur une note, un peu de guitare en son clair, une pichenette de piano, les couches s’empilent une par une, histoire d’y aller doucement, c’est tout doux, c’est agréable, jusqu’au moment où la batterie démarre, il faut un temps d’adaptation et puis paf, la mélodie se complexifie et la chorale d’ange se transforme en choeur de comédie musicale, le Nouveau Testament version Broadway, on s’y croirait presque, des chameaux et des boeufs sur la scène, les rois mages dans un coin, un acteur déguisé en ange qui vole au dessus, suspendu par un cable invisible… Cette musique est bizarre, tous ces chanteurs, c’est impressionnant, toutes ces individualités qui se fondent pour former un super chanteur, une sorte de Goldorak de comédie musicale biblique… C’est pas souvent que le chant occupe une place aussi importante et particulière dans la pop indé… Bon. On reprend ses esprits.
In the snow. La musique est plus familière, sautillante, guitares saturées, c’est nerveux mais joyeux, ça sautille, Goldorak a cette fois une voix plus féminine et c’est bien. C’est mignon, c’est presque japonais tellement c’est mignon, on dirait un générique de manga animé, genre les Teen Titans. Je trouve la production assez bizarre. C’est pas moche mais c’est loin très loin des standards de l’indie truc, le mixage des instruments, cette légère réverbération qui sonne très naturelle sur la batterie, les guitares qu’on peut presque toucher tellement elles ont l’air proches… C’est peut-être parce que je suis un peu saoul et que je me suis fait des tâches de tomates en cuisinant tout à l’heure, mais je me sens à la fois bien et pas bien quand j’entends ça, comme quand on prend des drogues et que c’est bien mais que ça fait peur en même temps, parce que c’est trop dépaysant, on a perdu nos repères, oui je suis sûr que vous avez déjà connu ça, hein, avouez. Je crois que je vais mettre ce disque dans ma playlist “champignons”.
Easy Take : encore de la joie au kilo, des tartines de joie, des seaux de joie, des semi remorques de smileys mignons, de petits chats mignons, de fleurs avec des yeux de manga, et ça monte et ça monte et ça monte et ça monte et hop… fini. Faut que je la remette. The easy take is not for me, I find a place where I could be, someone else someone see the easy take on me. Hein? Bon ok. Si vous voulez!! En gros : j’ai pris des champis et je flotte dans un champ de blé, je me roule dans l’herbe avec ma fiancée imaginaire sous le regard attendri du Soleil des Télétubbies et c’est tellement de bonheur que le reste de ma vie peut bien être une succession sans fin de déceptions et de sacrifices, rien à branler. C’est ça en gros le concept. Un conseil, il faut écouter cette musique assez fort.
Morning Sun. De belles guitares avec un beau trémolo, c’est lent, c’est mélancolique, ça permet de reprendre ses esprits, et les paroles sont pas trop tristes, “This morning is a beautiful day, cause we are back on the road again” etc… “You’re so tasty…."Don’t you understand This life aint not for me” Oui je suis pas trop fort pour comprendre les paroles en anglais c’est dommage mais dans ces cas là il faut se dire que la musique parle d’elle même. On est bien hein? La comédie musicale avance, c’est une scène un peu plus intimiste, il y a un peu moins de monde sur scène, le calme après la tempête… Ce genre de chanson, je connais, c’est le genre de trucs qui fait réfléchir. La vie ça fait chier. J’ai pas ce que je veux, je m’ennuie, et puis d’abord je veux quoi? Je sais pas. Mais je me pose, j’écoute ce genre de musique coolos, un peu mélancolique, et je me dis que finalement, c’est pas si mal. J’ai une copine, j’ai une guitare, j’ai un chat, j’ai des amis, TOUT VA S’ARRANGER. Et paf, une avance en accéléré. La batterie accélère, ma vie défile devant mes yeux, une superbe gerbe de notes de guitare stroboscopique imprime dans mon cerveau, l’espace de quelques secondes, tout ce que j’ai besoin de savoir sur la suite des évènements, jusqu’au jour où mon coeur fatigué cessera de battre, toute la folie, la dureté, la joie, le plaisir d’une vie concentrés quelques secondes de musique pop. Batterie, basse saturée, guitares, la base. C’est fou ce qu’on peut encore faire avec ces trucs là. Vous avez vu la fin de Six Feet Under, la série? Ben ça me rappelle un peu ça. En moins puissant ok, mais quand même. C’est ça qui est bien avec la musique pop. Il suffit d’une poignée de secondes, de quelques instruments joués de manière plus ou moins rudimentaire, pour tirer des émotions aussi puissantes que n’importe quel classique de la littérature romantique (ou pas).
Ensuite il y a Five Years. Une sorte de chanson d’amour? “We Always Fight, we don’t mind”. “We’re trouble makers”. Des petites bribes de lyrics qui me viennent. Enrobés d’une sorte de pop FM des seventies remise au goût du jour, avec une petite touche afro, et un solo de guitare fuzz. Tout ça oui! J’ai presque l’impression d’entendre un truc de Brian Wilson en solo, en moins ringard. Hé les mecs, envoyez lui votre disque, il serait fichu de vous prendre pour la tournée mondiale des Beach Boys. Bon que dire de plus. Cinq années de quoi? Cinq années en couple? Cinq années d’amitié? Cette chanson est très compliquée, il y a plusieurs parties très différentes, c’est un peu le Good Vibrations des Crane Angels et voilà maintenant que j’ai pensé à ça je peux pas m’empêcher d’imaginer brian carl dennis al et mike voire bruce et compagnie en train de chanter dans cette chorale.
Attention la chanson suivante c’est la guerre, l’artillerie lourde, les grosses guitarres, mais les grosses guitares de music hall, A Night At The Opera, oui vous voyez de qui je parle, hein, une autre époque, un autre moustachu, Galileo et tout ça… La seconde partie du morceau est plus calme, lumières éteintes, un projecteur dirigé sur le héros, ou l’héroïne, hé Goldorak c’est une fille ou un garçon ou un peu des deux? Bref, quelques secondes de monologue tragique, oh mon dieu je suis au milieu d’un champ de bataille épique, mondieu mondieu mondieu je vais tous les défoncer et j’ai même pas besoin de flingue regardez, mon amour est assez puissant pour détruire ce putain de monde, j’ai des yeux lazer et je peux faire exploser des crânes rien qu’en me concentrant très fort et en plus je sais que la justice, l’amour et la liberté sont dans mon camps alors pas de pitié crevez immondes déjections.
Looking For… Goldorak cherche quelqu’un. Mhh Goldorak est célibataire ou alors il a pas d’ami. Goldorak est seul! C’est le problème quand on est un être mythique d’une taille hors du commun et qu’on a des cornes jaunes. T’inquiète Goldie il y a quelqu’un pour toi aussi, quelque part, mais que veux-tu, t’es trop bon, trop grand, trop gentil pour ce monde laid et plein de méchanceté. Réjouis-toi d’être meilleur que les autres. Tu peux pas serrer un souvenir dans tes bras, mais au moins tu peux te regarder dans une glace.
Ah mon dieu un invité surprise avec une voix trop cool fait quelques claquettes au centre de la scène. La chanson s’appelle The World. Elle me fait penser à cette autre super comédie musicale, Grease, il y a la même fraicheur adolescente, même si j’ai aucune idée de quoi ça parle. C’est marrant que je pense à ça au bout de 8 chansons, mais ouai, Grease quoi… Quel truc super. Les Crâne Angels, c’est Grease, mais chez les anges. Ca change quoi? Ben facile. Les anges, c’est pas des êtres humains. Ils ont pas les mêmes émotions que nous, ils ont pas les mêmes problèmes dans la vie, d’ailleurs, je sais pas trop si ils vivent vraiment. Ils existent en tout cas, et leur existence est remplie de trucs très beaux, de trucs horribles parfois, genre l’ange gardien de Hitler, il a dû souffrir un peu. Tout ça pour dire que vraiment, c’est très exotique cette musique. C’est peut-être à cause de ce choix de chanter en groupe tout le temps, mais j’ai vraiment du mal à saisir l’humanité qui se cache dans tout ça. Il y a de quoi s’émerveiller, quand même, mais rien qui touche aux tripes. Parmi les passages que je préfère dans ce disque, il y a ces rares moments où une individualité se dégage, où un seul chanteur (ou une chanteuse!) se retrouve seul(e) sous les projecteurs. Au risque de passer pour un indécrottable réac incapable d’apprécier à sa juste valeur une formule aussi originale! Bon c’est quoi les autres chorales célèbres de la pop indé? Les I Am From Barcelona? Lolilol! Les Polyphonic Spree? Jamais écouté, donc c’est nul! Pour toute réclamation, vous savez où me trouver.
Bref. Le spectacle touche à sa fin, et quoi, c’est pas un happy end? Accord mineur, guitare tremolo, les toms gentiment chatouillés, “Don’t you see the cranes flying in the rain ”… Cranes Are Angels… Et comment! Des anges qui font coin coin en survolant le Sud Ouest deux fois par ans! Donc Goldorak était en fait un vol en formation de grues cendrées… C’est beau, c’est triste. Triste comme des oiseaux migrateurs qui disparaissent à l’horizon, après avoir passé tout l’été parmi nous. On a pu les observer, les dessiner, en faire des chansons, s’émerveiller, mais on a jamais réussi vraiment à leur parler, ni à les comprendre. Ils étaient trop purs pour nous. Et voilà qu’ils s’en vont, et nous, ben on reste, qu’est-ce qu’on pourrait faire d’autre. Nos vies merdiques ponctuées d’instants merveilleux vont continuer jusqu’à ce qu’on finisse dans une tombe et que nos enfants, à leur tour, assistent à l’arrivée d’une nouvelle génération d’anges grues venus du ciel, de l’espace, je sais pas trop d’où en fait. Cette chanson est triste comme la fin d’un film d’extraterrestres des années 80. Rencontres Du 3e Type, ET, Cocoon… LIFE GOES ON qu’ils auraient dû l’appeler. Mais c’est déjà pris, c’était d’ailleurs une chanson que j’adorais quand j’étais au collège. En tout cas “Cranes” c’est ma chanson préférée du disque. J’imagine une estampe japonaise représentant un vol d’oiseaux fonçant vers le soleil couchant. Bref. J’ai pas tout compris à ce disque. D’où les champignons. On verra bien. C’est tout à plus.
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PS : J’ai trouvé ça, sinon, quelque part.
Sylphide de Brighton.
On considère un axe ostentatoire de régime lubrifiant Alpha
Orienté Nord-Est pour un Indice d’instabilité de pondération niveau 3.
Selon un des 15 principes premier du Sylphide de Brighton :
Est considéré comme source d’énergie électromagnétique sous-jacente,
Tout être vivant repue à la basse besogne et au canal lacrymal inter-testiculaire aiguë sectionné.
Si et seulement si, un repère galiléen orthonormé nous est précisé accompagné de l’angle d’inclinaison de son substrat podzolique.
Si 1 = [ +ou- 0], alors l’espace interstitiel ribosomique sera changeant
ou pas.
Le principe peut dés lors être considéré comme tel, de par sa nature même. Insignifiante et profonde.