Peaking Lights – Lucifer (2012)

J’aurais aimé parler de trucs plus bizarres mais en fait non ce soir j’ai pas le courage alors on va parler de ce disque que j’ai écouté déjà un bon paquet de fois en très peu de temps. Je tiens à préciser que j’avais plus ou moins ignoré leurs précédents albums. Ou peut-être que je trouvais ça nul, je ne m’en souviens plus. C’est fort probable. En tout cas celui là n’est pas nul mais attention, il faut savoir comment s’en servir. C’est un mélange de dub, de musique de synthé à la mode, de musique de plage à la mode aussi (oui, Beach House et compagnie). Autrement dit sur le papier ça promet d’être très très très très très TRÈS TRÈS  chiant. Des lignes de basse vaguement jah rastafari, des boucles de bruits de synthé qui servent à rien, une chanteuse fadasse comme un concombre (j’aime pas trop le concombre, je trouve que ça sert à rien)… 

Et pourtant, hier, alors qu’il faisait chaud et que ma moitié était partie faire les boutiques, je me suis affalé sur le canapé et j’ai trainé tout l’après midi en écoutant ce disque en boucle. WOW c’était cool. C’est vrai que c’est un peu fade mais parfois on n’a pas besoin de plus! La musique tapisserie, vaguement exotique/tropicale/jamaicaine, doucement, ti fé doucement, ti é content, il manquait que le drink approprié, un truc avec de la noix de coco et des glaçons… J’imagine que le meilleur endroit pour écouter ça c’est au bord de la piscine, j’essaierai une autre fois. 

Ce qu’il y a de fort aussi, c’est qu’en se concentrant on découvre que cette musique recèle plein de petits détails cools, des trésors cachés, comme dans un jeu de plateforme des années 90 ou il faut foncer dans le mur pour découvrir un passage secret avec plein de vies, des anneaux, des pièces, etc… Oui vous voyez de quoi je parle. Par exemple sur le deuxième morceau, il y a une sorte de guitare enregistrée, le micro au milieu de la pièce, on l’entend à peine, mais quand on la remarque on se focalise dessus et le reste continue à attaquer les neurones de manière inconsciente. Ca devient franchement psychédélique. 

Leur utilisation des machines me rappelle un peu Air sur Talkie Walkie. Des sons assez purs, pas super travaillés, un son assez cristallin, c’est comme un bonsaï, tout ce qui est inutile est élagué, ça tient dans un petit pot, c’est pas envahissant, ça laisse de l’espace pour respirer. J’aime bien. Je ne parle que de trucs que j’aime sur ce blog c’est une catastrophe, le pays des bisounours ou des télétubbies. La prochaine fois j’essaierai de chroniquer un disque que j’aime pas, pour voir. A tous les coups en me concentrant je vais me rendre compte que c’est pas si mauvais et tout le monde va se moquer de moi. Allez vous faire shampouiner je préfère encore parler avec enthousiasme de la musique que j’aime, il y a tellement de disques qui méritent qu’on les écoute, et puis si vous voulez savoir quel disque est nul, vous avez qu’à lire les journaux ou mieux, écouter de la musique pour vous faire votre propre opinion. Est-ce qu’il faut savoir dire du mal pour être un bon critique? Je sais pas, j’ai lu tellement de chroniques où le mec se forçait visiblement à pourrir le disque, juste pour montrer que lui aussi il pouvait le faire, et d’ailleurs, je l’ai fait moi aussi, une fois, il y a longtemps, sauf que je l’ai beaucoup regretté et d’ailleurs j’avais enfoui ce souvenir très profondément, et j’aurais aimé qu’il reste caché dans un coin sombre et poussiéreux de mon cerveau, avec la fois où j’ai fais pipi à la culotte à la maternelle, et ce jour où je suis allé au lycée équipé d’une superbe CRAVATE.

Bref. Pendant que je vous raconte des choses pas intéressantes le disque tourne encore une fois et ce qui me frappe assez, c’est son côté hypnotique qu’on ne retrouve pas trop d’habitude dans les disques de dub. C’est pas très rapide, mais il y a toujours ce kick sur tous les temps, entouré de son cortège de percutions ringardes, et des boucles diverses et variées enroulées en cercles concentriques mêlant sons synthétiques et instruments naturels. J’imagine qu’ils font des clips hyper perchés, pleins de couleurs baveuses et de formes molles et fondantes. LOOOO HIIIII. Je suis sûr que même des gens qui détestent le reggae pourraient aimer ce disque. En parlant de ça, je sais pas si vous avez suivi les dernières news, mais deux branleurs californiens réputés pour leur musique de drogués sont partis en Jamaïque pour faire un disque avec un groupe de vieux rastas, les Congos, et ça aurait pu donner quelque chose dans le style de Peaking Lights, mais en fait pas du tout. Ça pourrait être intéressant de comparer les deux disques. C’est marrant comme l’éventail des musiques estampillées “dub” est large aujourd’hui. Du métal à la techno en passant par le rock psychédélique, le rap, machin, bidule, plus personne n’est à l’abri, des grosses basses répétitives partout, et moi j’ai envie de dire tant mieux, hein. 

Bon pour résumer, le top 3 des situations dans lesquelles on peut passer ce disque : 1) au bord de la piscine, en sirotant un coktail tropical 2) allongé sur le canapé, toutes les fenêtres ouvertes pour faire courant d’air, en sirotant une corona 3) et j’imagine que c’est de la super musique de sexe. 

Bon voila. Maintenant, les travaux pratiques. Amusez vous bien bande de chafouins. Et APLUSSS