Wymond Miles – Under The Pale Moon (2012)

Voila un disque qu’on peut qualifier de disque de pop. Encore un truc sorti sur ce fameux label, Sacred Bones. Ma copine aime bien. Bref. Comment décrire ça. C’est une tempête de rock cow boy des années 80. Une basse bien stéréo et bien devant, de la réverb qui dégouline de tous les instruments, un chanteur crooner rock qui n’hésite pas à sortir des hooooo à l’ancienne. Pour l’instant il n’y a que deux accords dans cette chanson, mais les arrangements sont pas mal, le son est bien. Voila. Hum. 

La deuxième chanson commence comme un truc des smiths ou girls ou je sais pas. D’ailleurs ça ressemble pas mal à Girls, oui oui, vous connaissez vu que tout le monde connait. Mais en plus dark, en plus profond, en plus cool, cent fois plus cool au moins. Le chanteur est cool, vraiment, c’est un ado crooner à la voix un peu éraillée, entre morissey et le gars de MGMT. Il chante de la musique de jeune, n’a pas l’air d’avoir de problème avec ça, tant mieux. C’est vachement plus clair sur le morceau suivant, qui laisse entendre UNE BOITE A RYTHMES oui carrément, si c’est pas un signe ça, on a clairement affaire à un disque pour ado romantique des années 80, ça tombe bien, je suis exactement le coeur de cible, je suis un ado romantique des années 80 (quoi oui je suis né en 85 et alors). Bon c’est de la musique un peu réac, quand même, et puis bon, à part dire que ça donne envie de fumer des clopes à la fenêtre en regardant les gens marcher dans la rue, de se graver un truc romantique sur le bras avec un couteau, de se bourrer la gueule tout seul le samedi soir en pensant à son avenir avec tristesse/peur/terreur… je vois pas trop ce que je peux raconter. C’est le genre de disque qui doit rentrer en connexion avec ta life, sinon il rebondit sur tes tympans et ça sert à rien. A la limite il est possible d’admirer la production ou le jeu de guitare mais bon. Si c’est que ça, autant acheter un disque de death metal sorti sur Southern Lords. Non c’est vraiment quitte ou double. Moi c’est fastoche, parce que la musique romantique à guitare avec un chanteur ténébreux, torturé, un peu efféminé, J’AIME. Même si, en l’occurrence, j’ai pas le livret sous la main avec les paroles. J’imagine que c’est moins brillant que par exemple Morissey, mais bon. Cette chanson, Youth’s Lonely Wilderness, rien que le titre il me donne envie de sauter sur le clic clac avec mes chaussures, et voila quoi. Et toujours cette saloperie de tabac. Franchement, je crois que je pourrais faire un procès aux groupes de rock parce que sans eux, je serais non fumeur. Bon je suis pas fumeur non plus. Mais bref. C’est juste qu’à une époque, fumer des clopes tout seul la nuit en errant dans les rues de Camblanes, le discman sur les oreilles, c’était le truc le plus punk que je pouvais envisager. 

Voila. Je pense qu’il y a pas grand chose à rajouter. Peut-être que par moment c’est un peu kitsch, quand même, je trouve. La frontière est parfois mince entre dandy à la voix éraillée et vieille pute décrépie. Je dirais aussi que la batterie est un peu trop bavarde par moment, il y a un morceau qui s’appelle The Thirst où les toms gâchent un peu tout. Ces gros toms à la Cure, un truc préhistorique qui ne sonne pas romantique du tout pour le coup. Par moment ça me rappelle aussi Dream Syndicate. Un peu. Ouuuuuh toutes ces références des années quatre vingt. 

Par contre une chanson qui est vraiment bien, et qui sonne bien plus moderne que le reste, c’est Lazaurs Rising. Une cavalcade emmenée par des guitares sèches, toujours cette vague sensation d’entendre du MGMT en moins foufou, belle mélodie, des cordes, une batterie un peu plus discrète, c’est vachement plus campagnard, champêtre que le reste, comme quoi les ados romantiques ne s’emmerdent pas forcément dans les champs, ils peuvent aussi courir au ralenti comme dans la pub Royal Rabin, enfin bien sûr si ils ont pris leur médicament contre les allergies, et qu’ils ont leur ventoline à portée de main. Le morceau suivant reste dans la même veine, en plus cowboy, mais toujours cette évocation des grands espaces, d’ailleurs le truc s’appelle Badlands. Le désert, les dilligences, les indiens, les formations rocheuses aux formes complètement dingues, les winchester, tous les clichés du western quoi, mais western versant réaliste et familial, une histoire de colons, la petite maison dans la prairie.

HAHAHAHA je rigole parce que ces mecs pompent l’intro de Plainsong avec le carillon, sur la chanson suivante. Oui enfin, disons qu’il y a du carillon au début de leur chanson. Ils ont le droit, en fait, c’est pas parce que the cure l’a déjà fait que… D’autant que la suite n’a rien à voir, encore les plaines du midwest, les bisons, les mecs moustachus avec des fringues des 80’s (1880 bien sûr), la belle aux cheveux blonds comme le blé qui aide sa mère à faire la cuisine pendant que les hommes coupent du bois dans leur pantalon en velours hyper moulant et pas de sous vêtements (comme dans la petite maison dans la prairie). Du délire. Rétrospectivement, je crois que le début du disque ressemble aussi  à ça. Un disque très américain, très “histoire de la conquête de l’ouest”. comme ces cygnes qui prennent leur envol sur la couverture, à la conquête d’un nouveau territoires où ils pourront rayonner de coolitude dans toutes les directions. Un beau disque de voyage quoi. Un disque à écouter dans le train, en allant à Paris par exemple, en regardant ces incroyables champs de céréales peuplés d’éoliennes géantes. Partir à la conquête de Paris, c’est une aventure à chaque fois, et avec un peu de musique, c’est encore mieux. 

Bon c’est tout les nuls. Ciao à plus.