Indian Jewelry – Peel It (The Reverberation Appreciation Society, 2012)

Le fantôme de Mickey pour nous accueillir et un gros beat un peu tribal, une guitare saturée, la voix de Tex, des effets spéciaux de science fiction, ouf, ça faisait longtemps. Le précédent album d’Indian Jewelry était sorti quoi il y a deux ans, trois ans? Je sais plus. Je m’inquiétais pour la suite, JAVOU. Celui-ci commence plutôt pas mal. Quatre notes, un petit côté cold, du tamtam, du flanger sur la guitare, ça donne surtout furieusement envie de bouger sa tête en rythme, ou son pied, c’est selon. Ça s’appelle Freak Pride. De quoi ça parle, je sais pas trop, peut être du guitariste à la coupe de cheveux bizarre. Vous l’avez déjà vu? C’est un peu manga, avec une pointe sur le devant, un vrai Sangoku new wave des années 2000, il pourrait presque jouer dans un clip de Grimes.

Deuxième morceau et là la grosse caisse attaque tous les temps carrément, la basse enfonce le clou et la guitare flangerisée maintient l’ensemble dans une gadoue réverbérée sensas. Je sais pas d’où je sors ce mot. Ca fait danser, une fois encore. Vivement les soirées! Vivement les concerts aussi. Vous vous rendez compte que j’ai presque tous leurs disques et que je les ai jamais vus en concert? Cette fois c’est la bonne, je le sens, j’ai grave envie de bouger mon corps sur cette coldwave de la jungle texane. Ils nous feront bien une date à Paris… Quoique. Parfois je me demande si leur quart d’heure de gloire n’est pas révolu. C’est vrai, ils ont tellement attendu pour le sortir cet album. On a intérêt à tous acheter le disque si on veut qu’ils passent par chez nous. Ah oui et je sais pas si vous savez, ils le vendent aussi en cassette chez Burger Records.

Le morceau suivant s’appelle Eva Cherie. Celui là on le connait déjà, ils l’ont diffusé largement sur internet. C’est Erika qui chante. J’aime bien cette fille. Ils sont très beaux tous les deux, avec Tex. La classe américaine. Super refrain “EVA EVA EVA EVA EVA EVA CHERIE” c’est funky et et toujours avec ces percussions tribales / digitales mais comparé aux albums précédents je dirais que c’est plus propre, plus canalisé, plus commercial. C’est le premier IJ que j’offrirais à ma soeur pour noël. Elle n’aimerait sûrement pas mais qui sait, avec le temps… Pour l’instant elle est plutôt à fond dans Adèle et tous ces trucs.

Hum bon la chanson suivante s’appelle Against Nature. Je sais pas dans quel sens il faut prendre ce titre. Tex chante comme Lou Reed sur cette chanson. Toujours cet effet étrange sur la voix. Bon ok c’est super bien. La musique est hyper riche, des arcs de saturation électrique, une lenteur pachydermique, la flleeemmmmme totale. TO TALE et exotique avec ces percutions d’origine inconnue. C’est noise, c’est tribal, c’est branleur, c’est comme un prince d’Asie porté par un éléphant dans la jungle, affalé sur son fauteuil, grignotant quelques amuse gueule princiers de la jungle, entre deux bâillements. Mouuuaf.

Ensuite il y a How Long. Cette fois c’est Erika qui chante, la musique est plus mécanique, mais il y a un magnifique voile synthétique bourdonnant et mh oui, lumineux, qui rend tout ça assez sympa. Un morceau lent, qui fait pas danser, mais que je verrais bien en fond dans un bar cool fréquenté par des mannequins, des rock stars, des journalistes et autre pique assiette branché. C’est pas une critique attention. Il faut de tout pour faire un monde et d’ailleurs je pense que je serais plutôt à ma place dans ce genre d’environnement. Si les mecs et les filles sont sympa, pourquoi pas. Je pensais aussi à un vernissage d’expo, avec à peu près la même faune, les étudiants des beaux arts en plus. Ou en voiture, au bord de la mer. Belle chanson. Vous remarquerez que je capte rien aux paroles, ce qui est souvent le cas lorsque je ne les ai pas sous les yeux. Je sais pas si je rate quelque chose ou pas.

OHH ensuite les IJ font leur chanson sur les armes elle s’appelle Guns et la batterie ou ce qui tient lieu de batterie a l’air de mitrailler tacata. Basse répétitive guitare noisy ça tourne ça tourne c’est mécanique et encore une fois Tex -c’est lui qui chante- me rappelle un peu les Lou Reed – Iggy Pop des seventies. C’est bon ça, ça me parle. Finalement il est pas mal ce disque il est pas si uniformément propret que ce que j’imaginais ils ont encore des surprises dans leur manche et tant mieux parce que c’est quand même un groupe qu’on a envie d’aimer tellement ils sont classe et cool et tellement ils soutiennent la cause palestinienne et tellement Tex est un écrivain inspiré. Et quelle belle pochette en plus non je plaisante pas je la trouve très réussie. Celle du précédent album était très bien aussi.

Un peu de rock gothique maintenant oui madame carrément sinistre et plein de réverb de caveau et cette mélodie qui descend l’escalier vers les catacombes. La bande son officielle des surprise party de vampires des années 2012. Je crois que pour l’instant c’est ma préférée de l’album elle me rappelle pourquoi IJ est un de mes groupes préférés. Ils sont capables de telles fulgurances punk noise à la rythmique rouleau compresseur, punks oui mais avec du style.

HA et maintenant un peu de TR 909 c’est cool. Riff sabbathien rebondissant, bien velu et méchant oh yeah. Cette chanson est presque aussi bien que la précédente et encore, je comprends pas les paroles qui sont sûrement géniales. Ça s’appelle Heart of a dog. La déglingue totale dans les galleries d’art d’Austin et en plus ça hurle avec les loups. J’irais bien voir comment ça se passe la life au Texas, une fois. J’en profiterais pour me refaire un stock de boucles de ceintures bien ringardes.

Je n’aime pas trop ce que j’entends maintenant par contre, on dirait Shakira. Une grosse rythmique bien musclée mais avec un tom électronique qui fait piouu piouu c’est moche et puis non je vous jure on dirait Shakira. J’ai rien contre Shakira mais une seule Shakira ça me suffit merci. Suivante.

Il reste deux chansons. D’abord, Don’t Clear the Future. Samples de batterie un peu trop propres, groove froid comme la mort, cette musique aurait pu être enregistrée dans les années 90. Ambiance Robocop, laser, voitures volantes, Flashback et scène de cul. Vous avez remarqué comme les blockbuster récents ont été purgés de ces scènes de sexe complètement épiques qui étaient pourtant une sorte de figure imposée dans les années 80/90? POURQUOI?

Bon. VOilà c’est fini il reste “OH JEAN”. Pas la meilleure chanson de l’album. Un rythme vaguement Bo Didley, une guitare fuzzée à fond, oh jean, oh jean. Pas assez rapide pour faire danser, pas assez lente pour m’écraser dans mon fauteuil, le mid tempo est un exercice casse gueule. Comme bouquet final on a vu mieux. Mais c’est pas grave j’ai eu ma dose je suis soulagé je vais écouter ce disque un bon million de fois pendant deux ans jusqu’au prochain et ainsi de suite jusqu’à la fin des temps. Indian Jewelry c’est mon groupe, je sais pas comment ni pourquoi, je sais bien que c’est pas toujours génial, je m’en fous. Bref. Ce disque ferait une bande originale super pour l’adaptation au cinéma du jeu Flashback. Pensez y. C’est tout à plus.