Wormlust – The Feral Wisdom (Demonhood, 2013)

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Salut. Ca faisait longtemps que j’avais rien écrit pour ce blog. Pour fêter mon retour on va parler d’un one man band de Black Metal islandais qui s’appelle Wormlust. J’aime bien le nom, j’aime bien la pochette. Il y a quatre morceaux, c’est pas très long, ça me va. 

Après une petite intro ville fantôme le cirque satanique se déchaine ça hurle ça tape ça gratte ça sature mais tout ça noyé dans une réverbération de cathédrale. Ça va très vite et pas seulement la batterie. La basse déroule à 100 à l’heure, les guitares aussi. Hey c’est beaucoup trop d’informations pour mon cerveau ramolli par la chaleur du mois d’août. C’est pas grave, c’est cool aussi de mettre un disque qui part dans tous les sens et se laisser aller sans chercher à comprendre, c’est une autre sorte d’écoute, la musique toque à la porte de notre inconscient, elle discute avec le surmoi ou je sais pas quoi. Un peu quand on est saoul. La production est intéressante, avec toute cette réverb on se croirait au concert, dans une grande salle à moitié vide, tout au fond. On a picolé sévère pendant la première partie qui était à chier comme souvent, et on se retrouve avec deux neurones et demi, zéro mémoire à court terme et la tête qui tourne un peu lorsqu’arrive sur scène ces sortes de clowns sataniques intellos qui ont un seul objectif, déchirer notre âme, la dissoudre pour la mélanger à toutes les autres, en faire une grosse boule, la manger, la vomir, et la ravaler. C’est une sorte de punition oui mais pour écouter ce genre de musique il faut aimer avoir un peu mal non? Oui je sais, c’est encore une théorie à la con. J’en ai plein. Mais ne m’écoutez pas. Je croyez jamais ce que vous lisez. Ce ne sont que des mots. Ecoutez plutôt. 

Le second morceau ressemble à de l’indie rock mais en déglingué. Tout va bien, sauf que les notes ne sont pas les bonnes. Dans un monde parallèle elles le sont peut-être. N’empêche que par moment, malgré toute la bizarrerie du truc, le cerveau est titillé de manière familière. C’est de la musique d’un autre monde mais rien de surnaturel dans tout ça. Après tout, c’est ici et maintenant que itunes me lit cet album hein. Chez moi. Et je parie qu’en cherchant bien je trouverai l’adresse du studio où a été enregistré ce disque (à moins qu’il ne s’agisse d’un appart…), et ce ne sera pas dans la dimension X ou je sais pas quoi. Ouai on peut encore être déboussolé par un groupe de rock de nos jours. C’est pas plus rare qu’il y a 40 ans. Et rien à voir avec l’évolution technologique. Une batterie ça reste une batterie, une guitare une guitare, et ouai il y a sûrement des trucs un peu plus modernes là dedans mais c’est pas le principal. C’est juste cosmétique. D’ailleurs tiens si je pouvais reprocher quelque chose à ce disque c’est ça : hey H.V. Lyngdal, arrête avec la réverb et vas y mollo sur les pédales d’effet. Tu n’en as pas besoin. Même si ça peut être très beau à l’occasion. 

Ouai donc c’est plutôt un disque impressionniste, avec quelques passages où le brouillard se dissipe. C’est un disque qui sonne comme un souvenir de disque, mais pas des souvenirs joyeux. C’est plutôt triste. Plutôt très triste. Forcément il se la jouent nihilistes black métal, mais il a un coeur, qu’il le veuille ou non, et ça s’entend, très souvent. Ca va, ça me plait. C’est un peu suspect un groupe qui fait de la musique sans coeur. Mon côté emo. Les émotions c’est bien. La musique sans émotion a son charme, le charme de l’expérience mystique, de la dissolution de l’ego, c’est d’ailleurs pour ça qu’elle est plus facile à écouter avec des drogues psychédéliques. Mais je pense que la totalité des gens qui lisent ce blog n’ont pas choisi de dédier leur vie à la mortification du moi et on se prend des merdes dans la gueule à longueur de temps et ça rassure et ça fait du bien d’entendre des mecs et des filles jouer de la musique qui te dit “hey regarde t’es pas seul à en chier, nous aussi on a déjà ressenti la même chose et on a réussi à en faire quelque chose de beau”. Pourquoi on a envie d’écouter de la musique triste quand on est triste? Ben oui, parce que ça fait du bien. C’est comme pleurer, ça fait du bien. 

Il y a de tout dans ce disque. De texture, il est plutôt homogène, malgré quelques grumeaux par ci par là. Mais par contre il balaie un spectre assez large d’émotions et de sensations qui vont de la tristesse, donc, à la colère, l’apaisement, et malgré tout quelques notes d’espoir. C’est de la musique extrême, mais n’allez pas croire qu’il s’agit d’un album pour se défouler. C’est pas ces craignos de Lamb Of God. Non. On peut dire que ce disque est ambitieux. C’est une sorte de voyage, ou plutôt d’histoire. Une histoire qu’on ne comprend pas, mais une histoire quand même, en tant que suite organisée de sentiments. Oui, ça ne laisse qu’une impression. Et ça laisse par conséquent beaucoup de lattitude à l’auditeur, pour ce qui est de l’interprétation. Le côté bizarre et exotique peut évoquer une histoire d’aventurier style indiana jones en plus déprimant ou lovecraftien, mais ça c’est ce qui se passe dans ma tête, je ne sais pas ce qui se passe dans la votre. Ce qui est un peu dommage, c’est le recours systématique au cri, qui contraste avec la liberté et la variété de la partie instrumentale. Oui, c’est du black métal. Mais bon. Pourquoi? Hein? Ca mériterait un entretient. J’aimerais bien poster des interviews sur ce blog. Et en plus je suis sûr que ça générerait un max de trafic. 

Bon. C’est tout à plus les nuls.