High On Fire – Luminiferous (Entertainment One Music, 2015)

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Ouai voila, nouveau disque de High On Fire. Il me semble qu’à chaque fois c’est un peu plus violent je sais pas c’est une impression. Alors le disque commence avec The Black Pot, je comprends pas trop les paroles peut être qu’ils parlent d’une variété de weed qui serait noire, peut-être pas. Est-ce que Matt Pike fume toujours de l’herbe d’ailleurs? C’est une bonne question en tout cas sa musique s’accompagne à merveille d’un petit stick. C’est hyper rythmé, basique, riffs énormes et bien mis en avant, guitare à gauche, guitare à droite, ça mouline sévère, et puis le mec commence à ressembler à Lemmy, niveau voix. D’ailleurs ce sera la thèse de ce nouvel article, High On Fire c’est le nouveau Motörhead, Le Motörhead des années 10 et au delà enfin je leur souhaite. C’est un peu la même démarche fuck you punk metal, le même amour pour les illustrations ringardes, même si High On fire puise un peu plus dans la culture metal, normal ils sont plus jeunes. 

Le deuxième morceau est un peu plus lent mais encore plus massif, sorte de chant de guerre pour barbares dégénérés du futur, les méchants dans Mad Max, chevaux de fer customisés qui crachent des flammes, à fond la caisse vers le prochain village à piller. Oui c’est de la musique de méchants, pourquoi est-ce qu’ils feraient autant de bordel, pourquoi il crierait si fort si ce n’est pour montrer que c’est lui qui a la plus grosse et qu’il va nous écraser avec ? Mais bien évidemment ce n’est qu’un jeu, on joue aux durs et aux méchants, parce que ça fait du bien, c’est cathartique, en réalité tout le monde sait bien que les métalleux c’est les plus doux et les plus gentils. Ils n’ont pas toujours les meilleurs goûts cependant, quoique leurs meufs sont souvent top. Bref. Les guitares sont hyper lourdes, mais bien définies, ça bave pas dans tous les sens, et puis il y a ce solo, pas trop long, pas trop ringard, auquel succède un petit pont et hop retour au couplet. C’est bien branlé, ce sont de bonnes chansons pas de doute là dessus. Si vous voulez acheter un disque à votre petit neveu qui aime le metal, je vous le conseille vraiment.

Troisième morceau et il s’appelle the Sunless Years. L’ambiance est toujours plutôt conquérante, c’est encore une sorte de chevauchée guerrière, avec un solo pas trop long, un pont, de la technique, de la puissance, une voix rauque de seigneur viking qui mène ses hommes au combat, un truc sanglant avec des tripes qui volent, des têtes qui explosent sous les coups de maillet à pointe, des épées tranchantes comme des rasoirs qui entrent dans la chair comme dans du beurre, et au milieu de tout ça, de belles histoires d’amitié virile, beaucoup d’honneur et de noblesse, et vraissemblablement un peu d’homosexualité refoulée.

La chanson suivante va encore plus loin dans le bourin, elle s’appelle Slave The Hive, ce qui phonétiquement rappelle un peu “Smell The Glove” c’est marrant. Ce morceau va faire exploser mes enceintes. Pourquoi autant de violence ? Beaucoup de tension à évacuer certainement, beaucoup de refoulé. Peut-être faudrait-il faire écouter ça à un psy, pour voir ce qu’il en pense. Je pourrais inaugurer une nouvelle section sur ce site. Mais les deux psy que je connais n’auraient sûrement rien d’intéressant à dire vu qu’ils sont nuls. Bref. Le morceau se terminent par quelques rires qui s’échappent de la cabine d’enregistrement, c’est marrant.

La chanson suivante est un peu plus posée, mid tempo bien calé, genre ballade en chopper sur les routes désertes d’un monde hostile et dévasté. Il y a une sorte de mini refrain très réussi, très chargé en émotions vikings, c’est très old school, j’aime. Pour l’instant c’est ma préférée de l’album, parce que j’aime ce qui est lent et chargé en émotion, j’aime aussi assez les chopper, les ballades dans le désert et les histoires d’amitié virile. Au milieu du morceau il y a un break et un riff de guitare joué seul qui n’est pas sans rappeler un morceau plus ancien de High On Fire. Sympa. Oui c’est un groupe qui a une histoire assez longue au final, mine de rien, et qui n’est pas prête de s’arrêter enfin j’espère pas, sauf si c’est pour remonter Sleep, à la limite. Bref.C’était l’instant de répit bien mérité, maintenant on fonce dans la mêlée.

Voila la suite c’est encore une fois de la musique virile, velue et pas commode avec une intro toute en roulements de toms. Allons combattre les ennemis, semble nous dire Matt qui a l’air d’en avoir gros sur la patate. Mais qui sont ces ennemis qui semblent attaquer de toute part depuis le début du disque ? Est-ce que ce sont des envahisseurs venus d’un pays lointain et exotique? Est-ce que c’est une armée de squelettes ou de zombies ou des marcheurs blancs ou un truc comme ça? Est-ce que c’est la nature, tout simplement, parce que la nature pour un homme civilisé, c’est un environnement hostile, il faut toujours qu’il y ait un serpent, une migale, ou un crocodile qui se tiennent à l’affut dans un coin, prêts à vous zigouiller parce qu’ils vous connaissent pas. Ou alors il s’agit d’une guerre civile et les ennemis ce sont ces connards de nazis qui veulent mettre au pouvoir un petit roquet à l’ego aussi surdimensionné que sa queue est petite.

Le morceau suivant est intéressant, mid tempo avec guitare sèche, mélodie vaguement orientale et voix passée dans une cabine leslie. On dirait presque Led Zeppelin !! Nan je déconne. Le refrain par contre est assez couillu et guerrier. Un peu fatiguant à force mais le disque n’est pas trop long, ça va. Je comprends pas les mecs qui écoutent ce genre de musique à longueur de journée. Moi ça m’épuiserait. En tout cas j’aime bien cette chanson. Comme toutes les autres, sa construction est irréprochable, très classique, couplets ponts refrains etc… Je suis persuadé qu’un connard pourrait en faire une version acoustique au piano + chant et ça ferait pleurer dans les chaumières, un peu comme Mad World dans Donnie Darko. Ma soeur pourrait faire ça. Mais elle est excusée, c’est ma soeur. Tiens je fumerais bien un truc. Non je boirais bien une bière. Dans une corne de yach, ou autre. Ah encore un solo. Les solos de Matt Pike ont toujours beaucoup de classe. Il y a beaucoup de classe chez ce mec, malgré son apparence de Gollum qui a mangé trop de poissons gras.

Bon la chanson suivante c’est la chanson titre, je crois que c’est la plus punk de l’album, elle va à fond la caisse, elle est un peu neuneu, riff basique, batterie poum tchak, et en fait c’est ma deuxième préférée. Parce qu’elle se détache un peu du reste. Solo le plus ridicule du disque, mais qui mériterait d’être étudié note par note au ralenti tellement il est dense et chargé en information. J’ai l’impression que les mecs accélèrent encore à la moitié du morceau, et puis BAM double pédale enclenchée, hurlement de mort qui ne s’arrête pas, c’est bourin putain. J’aime de tout mon coeur.

Ah et donc voilà la conclusion, The Lethal Chamber. On dirait une version un peu accélérée de Dopesmoker, au début, et puis il y a un break, et un autre riff, et encore un autre quand Matt commence à chanter, puis retour au deuxième, c’est son droit. On dirait qu’ils sont plusieurs à chanter par moment, comme une sorte de bande de vieux marins vikings qui a tout vu et raconte ses exploits à ses camarades pendant un long voyage en mer. Ils ont affronté des créatures mythologiques, des monstres gigantesques aux dents acérées, des incarnations terrestres de dieux en colère, des tempêtes dignes de la zone équatoriale de Jupiter, et ils racontent tout ça et à mesure qu’ils avancent dans leur discours on réalise les exploits qu’ils ont accompli, et on comprend que ce sont des héros, des surhommes, dont la force physique n’a d’égal que leur mental d’acier et en fait je pense que c’est le véritable objet de cet album, de ce groupe, de ce genre de musique : montrer les obstacles immenses qu’on peut rencontrer dans la vie, et célébrer ceux qui n’ont pas peur, osent les affronter et en sortent victorieux. Tout ça de manière très imagée, et assez jouissive. Bref. Voila c’était bien merci les mecs et à bientôt en concert.

PS : apparemment, Matt Pike est devenu conspirationniste et les méchants dont il parle dans ce disque sont des extraterrestres, les gens qui déversent des chemtrails et les véritables planificateurs des attentats du 11 septembre. C’est la merde.