Alors voyons voir. On est dans un film gris, la batterie est totalement cendrée, on se croirait sur Faith, mais plus lent, plus laiteux, et quand même un peu plus geek. Il y a des synthés, plein, ils forment un lac à la surface peu agitée mais pas totalement calme non plus. Mis à part la batterie, tout semble plus ou moins liquide dans cette musique. Aussi, c’est très triste, mais je comprends. La vie, c’est triste, la vie, c’est la souffrance. C’est une noble vérité.
Le second morceau : tout aussi fluide, du genre gazeux pour être plus précis, mais un gaz plutôt dense ; en fait je pense à une sorte de fumée bien noire, comme un incendie de pneus. Il y a ces nappes très étirées, un poil de chorus, quelques notes de guitares, un kick qui fait boum boum, c’est un appel à la danse. Le monsieur chante à la cool, comme Mark Gardener, ou Anthony Gonzalez, sauf qu’il doit avoir un peu plus de bootleg des Cure dans sa collec.
Ensuite, on est réveillés par une strobo sirène qui annonce l’arrivée de gens très cool dans une boite gothique. C’est Matrix, mais sans les horribles manteaux en cuir, plutôt jean + t-shirt noirs. Le but du jeu c’est de boire un max de trucs alcoolisés, et de danser en remuant la tête dans tous les sens pour se sentir comme dans un manège. C’est une euphorie délicieuse mais qui a des conséquences fâcheuses en général : on s’en fout. Il faut s’amuser et il faut stimuler son corps, même quand on ressemble au cousin geek de Mercredi Adams. La danse, c’est du Yoga et si il y a bien un truc dont tous les êtres humains ont besoin, c’est de YOGA. Donc par exemple, danser sur un disque de H ø R D, en jean noir + t shirt noir, dans une boite noire, avec des lumières noires et de la fumée noire non toxique.
Le morceau suivant me donne encore envie de bouger la tête. Cette fois on est appelés par une sorte de trompette de la mort, elle annonce un cortège, ou plutôt une caravane, une tribu nomade de geeks vêtus de noir qui se déplace de spot wifi en spot wifi, en vélo, en skate board et autre. Ils tracent tous ensemble au ralenti en fusillant du regard les inconscients qui osent se mettre en travers de leur route. Certains portent des manteaux en simili cuir qui leur arrive aux chevilles, mais c’est totalement assumé. C’est une bande de hackers émogoth qui cherche à détruire l’Occident en injectant des lignes de code malicieux dans les intranets du Conseil Départemental et de Bordeaux Métropole : un bon début, une intension louable.
Le morceau suivant présente à peu près les mêmes caractéristiques synth wave curiste dancefloor friendly. Pour l’instant je n’entends pas de chant mais on sait tous que les intro des Cure durent une plombe. En attendant il y a de la batterie boum boum, et puis des bruits blancs filtrés qui font fiouuuu fiouuuu. Un synthé étrange fait alors son apparition, il sonne comme une boite à musique toute molle qui se dégonfle. Finalement, il n’y aura pas eu de chant, on appelle ça un instrumental. Par contre, il y a eu une sorte de nuée de corbeaux, au début et à la fin. OK.
Bilan : j’ai bien aimé, mais c’est une musique qui manque un peu d’angles à mon goût. Chacun son truc, je critique pas. C’est tout.