Je suis en pleine montée de champis, je pensais pas qu’ils étaient aussi puissants, je croyais avoir microdosé. Généralement je pèse. Pas cette fois. Je vous passe les détails.
Je relis mon article de blog sur Fade de Yo La Tengo, 2013. Ils sont passés à Barbey récemment, et Quentin les a vus. Il ont joué deux sets dans la soirée, sans première partie. Un premier set plutôt soft, et un autre plus free et violent avec un très long solo je crois. Bref ça m’a donné envie de réécouter cet album, et de relire ma chronique de l’époque. J’ai l’impression de lire une autre personne. Ca me plonge dans un abîme de réflexions sur l’écriture, et le lien entre l’auteur et son texte. Comment ce lien évolue au fil des années… Peut-on encore parler d’auteur, au bout d’un certain temps. Je me dis qu’on devrait changer de nom, au cours de sa vie. Aux étapes clé, se créer une nouvelle identité. Une identité qu’on aurait mûri à travers toutes les épreuves de l’époque précédente.
Cela dit, je n’avais jamais écouté cet album sous champi. Je n’avais jamais réussi à écrire des choses consistantes sous champi d’ailleurs. L’an dernier, ça s’est soldé par un échec vraiment pitoyable. Des propos très décousus où j’avais du mal à penser à autre chose qu’aux champis. Les champis sont une aide, mais il ne faut pas les idolatrer. Y compris pendant le trip : il faut oublier l’origine de notre état non ordinaire de conscience, pour vivre pleinement l’expérience. Faire comme si c’était normal. D’ailleurs, pour moi, c’est très normal cet état de défonce. C’est un retour à la normalité. En plus, c’était des jeux de mot vraiment gênants ou de la poésie niveau CM1.
Je viens de créer une playlist « Champignon 2023 » dans Itunes et j’ai ajouté Cornelia and Jane. C’est exactement le genre de trucs à écouter sous champis. Ca se marie tellement bien.
Je me rends compte qu’en tant qu’auteur, je n’ai pas intérêt à m’imprégner trop fortement des émotions qui me traversent. Il faut les laisser aller et venir. C’est pas naturel d’emprisonner une émotion quelle qu’elle soit. C’est donc un conseil que je donnerais à tout le monde, pas seulement aux auteurs. Le problème des émotions, c’est que si on y prend pas garde, elles prennent la place du pilote, dans notre tête. Et elles n’ont pas du tout envie d’être délogées. Donc, écrire sous l’emprise de la nostalgie, ou de la tristesse, c’est intéressant un moment, mais tu ne t’en sors pas. Tu n’as plus envie d’en sortir, au risque de tourner en rond, de faire chier tout le monde, in fine de perdre ton temps. Tu es largement capable de retranscrire ce genre d’état d’un point de vu extérieur. C’est beaucoup plus efficace.
Je rigole bien parce que dans l’article d’origine, je qualifie Zazie d’endive. Je trouve que ça lui va assez bien. Cela dit, j’aime les endives, c’est très bon et j’envisage même d’en cultiver, ça n’a pas l’air très dur il faut surtout avoir des grands bacs pour les faire croître dans le noir. Enfin je crois.