Une petite note pour matérialiser le départ de mon nouveau projet.
Je prépare une pièce audiovisuelle générée en live, partiellement improvisée. Je m’inspire de la technique de visualisation sur oscilloscope de Jerobeam Fenderson, mais adaptée à moi, mes goûts et mes compétences.
J’ai un petit exemple qui peut servir de proof of concept. Visualisation réalisée avec Max, et sans trop me préoccuper de l’intérêt du son :
Pour l’instant je n’ai pas fini de réunir tout le matériel. J’ai : les synthés, les câbles, l’écran cathodique (la télé héritée de mon papi Robert), le camescope (le camescope familial de mon adolescence). Il me manque un oscilloscope mais il y en a un qui m’attend dans un labo, je dois aller le chercher.
Il s’agit donc d’un dispositif totalement analogique, du début à la fin.
Les figures de Lissajous sont des courbes mathématiques qui résultent de la superposition de deux oscillations perpendiculaires. C’est tout bête : on prend un oscilloscope, on branche une source audio sur l’entrée x, et une source audio sur l’entrée y. Ensuite, en fonction de la la forme d’onde et de la fréquence d’oscillation des deux synthés, il se crée de magnifiques figures, plus ou moins complexes, en mutation constante.
En plus de la beauté de ces courbes, j’aime l’idée qu’il s’agit d’une visualisation directe du son. Pas de retouche, pas de traitement, pas de triche. L’improvisateur manipule ses synthés, en tenant compte aussi bien du retour audio que du retour visuel. On est à la frontière entre la musique et la sculpture.
L’effet est hypnotique pour le spectateur. Le rendu visuel permet de mieux comprendre ce qui est donné à entendre. Les sons même les plus ardus, abstraits, deviennent amicaux. Ils sont moins susceptibles de rejet. Ils ne plongent pas l’auditeur dans un abîme de réflexion. L’horizontalité est suspendue pour un temps.
J’aime bien aussi le côté low tech de ce projet. On parle là de matériel qui existe en gros depuis les années 50 ou 60. D’ailleurs ce type de visualisation a été bien utilisé dans les films pour représenter à peu de frais des appareils électroniques du futur.
Une fois que j’aurai tout mis en place, j’aurai beaucoup de choses à décider :
- Est-ce que je me limite à ces deux sources sonores, ou est-ce que je les complète avec un accompagnement qui n’apparaitra pas dans l’oscillo.
- Quel niveau de structuration : est ce que j’écris une trame complète, est-ce que je pars dans de la pure impro sans filet, ou un peu des deux, quel dosage, etc…
- Quelle mise en scène : est ce que je pose la télé à côté de moi, ou devant moi par terre, ou est ce que je choisis plutôt d’utiliser un VP pour projeter sur moi ou à côté, quel autre éclairage prévoir.
- Quelle durée : est-ce que je propose un truc court, genre 15 minutes, ou est-ce que je prépare direct un spectacle longue durée, 40 ou 45 minutes ?
La suite au prochain épisode.