L’enfer est une somme de renoncements. L’enfer c’est l’oubli.
Nous plongeons tous. C’est comme ça. Dans l’oubli. Ce qui est rassurant, c’est qu’au fond il y a le sol, bien ferme, un appui solide pour rebondir, vivement vivement. Je ne sais pas si ça sert à quelque chose de lutter. J’ai lu René Guénon, j’ai lu aussi Julius Evola. Je sais. Tout est brahman, la souffrance comme la joie, a quoi bon s’accrocher à des valeurs, ou à d’autres valeurs. Du blabla pour quoi, en fait ? Faire cesser la souffrance ? Supporter la souffrance ? Tuer tous les méchants ? Devenir riche et célèbre ?
Ou juste : écrire pour écrire. Parce que. Sans raison. Zen. Tout simplement écrire. Devenir « écrire ». Ne plus penser. Ne plus consulter la presse, ni Google News (enfer), ni le monde diplomatique (enfer). Finis Youtube, France Culture, la gazette du village. Juste écrire. Les vraies news sont dans l’air, sont en moi. C’est pareil. Juste : je refuse. Je suis né pour briser mes chaînes. Je refuse de vivre en prison. Je suis libéré : je suis libéré dans cette vie. Genre. J’ai déjà brisé les chaînes, plusieurs fois. La réalité n’est pas plus douce, et c’est une sorte d’oignon : fait pleurer, multicouches, sucré piquant, laisse un arrière goût bien tenace, pas très romantique, fait péter, etc… Mais on aime tous les oignons. Presque.