Ici c’est nulle part, c’est dans ma tête, c’est cet endroit où je suis en sécurité. C’est mon athanor, c’est mon bac à sable, c’est juste pour moi.
J’ai pourtant choisi de partager cet ici. Parce que peut être c’est pas juste pour moi. C’est ce qui restera, c’est peut être ce que je suis vraiment, au fond. Le corps physique n’est qu’un véhicule momentané. Ta véritable essence est beaucoup plus vaste : la somme de tes actes est beaucoup plus proche de ton être véritable, que ton enveloppe corporelle à un moment donné.
Je construis une cathédrale, avec sa nef, son transept, ses ouvertures mais aussi ses petits recoins, ses graffitis médiévaux, la petite histoire, le bruit : j’assume aussi l’anecdote et le recoin, le truc : il ne faut pas réfréner l’envie d’écrire, de construire tout et n’importe quoi même si ça semble vain, mineur, on s’en fout. Pas possible de prévoir d’où jaillira la vérité, la lumière, ça peut se révéler des années plus tard.
J’espère un jour ne plus ressentir le besoin de me justifier constamment. C’est que j’aurai construit une base suffisamment solide. Je sais que tout ça est un peut pénible, ça l’est parfois pour moi. Mais il faut que je le fasse. L’action est première, l’action est vertueuse. Ici est le foyer. Ceci est une action.