J’ai une conscience je sais quand quelqu’un souffre et je veux que ça cesse. Je hais la souffrance la mienne et celle des autres.
La lutte contre la souffrance est un de mes principaux centres d’intérêt depuis que je suis petit. Ce qui explique pourquoi j’ai été aussi peureux et aussi lâche, au début.
Petit à petit j’ai compris que ce sont la peur et la lâcheté qui font souffrir, alors j’ai commencé à me faire violence, et j’ai vu les bons résultats sur moi et les autres.
Il n’y a pas de quoi faire le malin. Je cherche juste à ne pas souffrir. Tout ce que je fais dans la vie, vise essentiellement à ne plus souffrir.
Je ne comprends pas comment on peut avoir une attitude différente dans la vie. Ca n’empêche que j’ai fait souffrir. Tout le monde fait souffrir mais tout le monde devrait avoir pour but de ne plus faire souffrir. C’est pas compliqué.
Le tout c’est de rester maître de soi même. De ne céder à aucune pulsion animale sauf volontairement. Ca peut arriver parfois et c’est même sain de se laisser aller à ses pulsions mais dans un cadre contrôlé. Sinon, c’est la garantie qu’il en résultera de la souffrance. Parce qu’on est des humains et qu’on a une conscience et qu’on vit l’altérité comme une souffrance. Il y a une incompatibilité entre la conscience et la souffrance. En fait, c’est presque des antonymes. Là où il y a conscience, il n’y a pas souffrance. La pleine conscience aide à décortiquer et à se distancier des processus qu’on interprète comme de la souffrance.
Je m’en fous jamais de ce que ressentent les gens. Je suis méga empathe. Je souffre pour les autres. Ca veut pas dire que j’ai toujours la force de les aider.
Je pense qu’il faut se foutre de certaines choses, la mode par exemple. La mode est à la haine. Tout le monde hait quelque chose aujourd’hui et le proclame haut et fort. C’est d’un ennui. Je me fous des faits divers. Ils arrivent, c’est comme ça, pas la peine d’en faire des caisses. On fera jamais pire que Gilles de Rais ou Jack l’Eventreur. Le reste c’est de la fascination morbide.
Les humains aiment regarder l’abîme. Je ne sais pas trop pourquoi. Peut-être que par contraste ça les aide à se sentir vivants. Peut être que c’est leur peur qui les pousse à cette vigilance constante qui tourne à l’obsession. Le monde ne peut quitter des yeux Donald Trump. Le monde a tellement eu peur de Donald Trump qu’il est revenu.
Le but du jeu est de se débarrasser de ses peurs. Sinon elles finissent toujours par se manifester. C’est la magie de l’esprit humain : on matérialise nos pensées les plus prégnantes. De ce point de vue, le monde actuel court à la catastrophe, vu que tout le monde est obsédé par la catastrophe : guerre nucléaire, pandémie, astéroïde, dictature… Tout le monde ne pense qu’à ça.
Le but est de penser à autre chose. A la beauté. A l’amour. Au divin dans chaque chose.
Mais pour ça, il faut rester maître de soi même. Roi en son royaume. C’est la base. Ne pas céder à ses pulsions. Les pulsions animales non contrôlées, c’est la fin de l’humanité.
Il faut maîtriser ses pulsions animales. C’est ce qui met de la joie dans le monde.
Je parle beaucoup de ces choses en ce moment parce que je franchis une étape. J’ai besoin de stabilité parce que repose sur une structure que j’ai montée moi même et elle est forcément un peu précaire. J’ai une partenaire qui compte sur moi, des salariés, des amis, une famille. Je me sens humain. Je ne me sens pas particulièrement français ou autre. Mais humain oui. J’ai des devoirs avant d’avoir des droits. J’ai le devoir de poursuivre mon bonheur du mieux que je peux, pour pouvoir contribuer efficacement au bonheur de mon espèce.
Une chose que j’ai bien comprise maintenant, c’est que c’est très, très, très compliqué de rendre les autres heureux quand on ne l’est pas soi même.
Je pense aussi que les catégories « altruisme » et « égoïsme » sont mal comprises et probablement contre productives. J’ai vu trop de gens soi disant altruistes qui en réalité passaient leur temps à s’autoflageller sans véritable attention pour autrui.
Le véritable acte d’amour, c’est d’écouter et de comprendre les gens. Ne pas avoir peur de leur dire ce qu’ils n’ont pas envie d’entendre. Avoir le courage de la vérité. L’amour c’est la vérité. Ca, je m’en fous pas. Je dis pas que c’est facile, mais je sais que c’est vers ça que je dois tendre : Satya.