C’est une teuf dans une grande salle des fêtes. Sur scène, un mec moustachu. Il y a des gens qui dansent, forcément. Vieux synthés aux reflets arc en ciel, jolies nappes qui s’échappent par la fenêtre. C’est un peu mélancolique, tant mieux, danser en pleurant c’est bien mieux que juste danser. Ça tourne ça tourne, j’imagine un mec en survet, des paillettes, pantalon évasé, de la sueur, de la fumée de gauloises, un peu d’alcool mais franchement pas trop. De la coke extra, qualité légendaire. Le kick est trop musclé pour être tout à fait honnête, mais c’est pas un problème, on est en 2017. Et puis cette petite nappe toute serrée, fluette, fantomatique, excuse tout le reste. On dirait qu’elle a été extraite d’un morceau de Dopplerefekt, puis expédiée en Europe dans les années 80, nourrie de pastas et de chocolatines, acculturée, renommée Jean-Michel ou Patrick.
Le deuxième morceau s’appelle Heavy Duty Disco. C’est un nom assez évocateur, il me rappelle surtout une scène des Simpsons, oui celle où les ouvrier métallos dansent sur Snap! en déclarant : “on travaille comme des fous, on s’amuse comme des folles”. Cette face b est plus virile que sa soeur. C’est plus tard dans la nuit, on commencerait presque à fatiguer ; alors par sécurité, on balance une snare de linndrum un peu abrasive, une bassline qui te montre ses crocs et te dit : hé moi on me cherche pas, sinon t’es bon pour te retrouver à l’hôpital avec un gros bobo au nez et un oeil au beurre noir. Déconne pas, laisse moi danser, laisse moi dépenser quelques calories, nettoyer tous mes pores et évacuer cette crasse qui s’accumule inexorablement ; cette pollution chimique et psychologique et affective et autre on la subit tous tu peux comprendre alors fous moi la paix et viens danser jusqu’à l’heure de la soupe à l’oignon.
Je conseille.